Le pari digital des banques espagnoles

Le pari digital des banques espagnoles

Certaines banques ont très tôt flairé combien elles pouvaient gagner à faire partie de la sphère fintech : BBVA fait partie de ces « pionnières ».
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 27 Février 2016

Toutes les banques n’ont pas négocié au même moment ni à la même vitesse le virage numérique. En Europe, des banques espagnoles ont su très tôt qu’elles ne devraient rien rater des opportunités que le digital pouvait offrir à leurs activités, et surtout combien elles devaient faire partie de cette révolution pour accompagner leur développement. C’est le cas notamment de BBVA, la deuxième banque d’Espagne, présente dans trente-sept pays et forte de plus de 120 000 collaborateurs. L’entreprise est même devenue, à l’échelon mondial, l’un des acteurs bancaires les plus engagés dans la transformation digitale, qu’elle met au service de ses quelque 35 millions de clients. Poids lourds par sa capitalisation boursière, le groupe a un million d’actionnaires.

Des moyens considérables pour une banque digitale

En 2006, son président avait fait sensation en prophétisant que son principal concurrent allait être Google : dix ans plus tard, les faits lui auront (presque) donné raison. Fintech et géant du web ont avancé à marche forcée et commencé d’occuper un nouveau terrain d’exploration : les métiers de la banque et de la finance, en livrant une lourde bataille aux acteurs traditionnels dans le domaine des moyens de paiement. Pour contrer cette invasion, les banques n’ont pas d’autre choix que d’investir elles-mêmes dans les moyens digitaux, et c'est sur cette voie que s’est engagée très tôt BBVA.

Entre 2011 et 2014, la banque a mis sur la table plus de trois milliards d’euros pour nouer les partenariats nécessaires à sa propre mutation numérique. Pour Francisco Gonzalez, le message est clair : "cette voie résolue pour créer une banque innovante a aussi été synonyme de nouvelles méthodes de travail, introduisant une bonne dose d’agilité permettant de croiser les compétences pour être plus réactifs". BBVA a placé des moyens inédits dans le digital, investissant dans des startups et néobanques pour ne pas se faire doubler.

Simple et Atom : deux prises de participation pour rester acteur du monde numérique

Les prises de participation sont de plus importantes : en fin d’année dernière, la banque a investi 45 millions de livres sterling dans la banque mobile britannique Atom, soit près de 30 % du tour de table. A la clé, un pari sur l’avenir d’une banque 100 % mobile outre-Manche, qui ne demande qu’à répondre à une demande en forte croissance comme partout ailleurs dans le monde. BBVA pourrait donc remettre la main à la poche pour continuer d’accompagner le développement d’Atom. Autre gros coup de ces derniers mois, l’acquisition de la banque en ligne américaine Simple, que BBVA a rachetée pour 117 millions de dollars il y a deux ans.

Le groupe bancaire espagnol ne cesse de faire progresser le portefeuille dédié aux fonds d’investissements dans le secteur numérique. Elle a créé pour cela BBVA Ventures, fonds de capital-risque exclusivement tourné vers la fintech et spécifiquement le big data, l’analyse des données et la fidélisation des clients. Le fonds, doté à sa création, en 2013, de 100 millions de dollars, vient d’être relevé à 250 millions de dollars. De quoi bien cerner les enjeux et rester vraiment acteurs du monde numérique qui bouleverse les métiers de la banque.



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