Le « compte sans banque » vise les 1 200 points de vente dans l’année et les 500 000 clients particuliers d’ici à décembre. Hugues Le Bret, co-créateur de Compte-Nickel et actuel président du comité de surveillance de la Financière des Paiements Électroniques, a répondu aux questions de banques-en-ligne.fr
Banques-en-ligne.fr (BeL) : En deux ans d’existence, Compte-Nickel connaît un spectaculaire succès : combien de clients aujourd’hui ?
Hugues Le Bret (HLB) : Nos clients sont au nombre de 263 000 au 23 mars [date de cette interview, NDLR], avec déjà plus de 20 000 souscripteurs supplémentaires en mars 2016.
BeL : Et pour les Compte-Nickel spécialement dédiés aux mineurs ?
HLB : Ces comptes représentent 4 % des ouvertures depuis octobre, soit un total de 4 600 au 23 mars 2016.
BeL : Quel est le profil des détenteurs ? Comptez-vous une part importante de personnes débancarisées ?
HLB : Nous ne demandons pas cette information et ne savons donc pas combien étaient débancarisés au moment de souscrire.
Parmi nos clients, 45 % sont des employés, 30 % sont chômeurs ou sans revenus réguliers, 14 % sont commerçants, artisans, libéraux, entrepreneurs, 7 % sont étudiants et 4 % retraités.
BeL : Les conditions tarifaires proposées aujourd’hui pourraient-elles être modifiées dans un proche avenir ?
HLB : Il n’est pas prévu d’évolutions prévues à ce stade dans les conditions générales de vente.
BeL : Vous envisagiez une « offre dédiée et innovante » pour les clients professionnels ? artisans, professions libérales, associations… Où en est le projet ?
HLB : Nous avons l’agrément de l’ACPR pour les TPE et associations de moins de 2 millions d’euros de chiffres d’affaires ; les développements sont faits, nous avons plusieurs dizaines de milliers de candidats qui nous ont laissé leurs coordonnées, que nous allons informer directement au fil de l’eau pour les phases de friends and family et de montée en charge. Nous ferons un lancement officiel lorsque nous en ferons une priorité. La priorité actuelle consiste à ouvrir 1 200 points de vente dans l’année et atteindre 500 000 clients particuliers fin décembre.
BeL : Comment pourriez-vous faire évoluer votre offre ?
HLB : En devenant une plateforme d’agrégation des fintechs pour offrir à nos clients un vaste ensemble de services conformes à notre philosophie de marque : simplicité, transparence, utilité, universalité.
BeL : Quel est votre positionnement face aux « néo-banques » 100 % mobiles qui commencent à se faire une place en France ?
HLB : Toutes les banques en dur, tous les modèles offrent les mêmes prestations sur mobile que les offres 100 % mobiles : soldes, virements, etc. La différence avec un modèle qui repose sur un réseau de distribution est triple, avec Compte-Nickel : premièrement, le client a sa carte tout de suite et pas quelques jours après, y compris après opposition. En deuxième lieu, la cible est universelle : des moins aisés aux plus aisés, du propriétaire d’un mobile de base à celui de l’Iphone 6S : nous ne servons pas que les milleniums ou les fortunés, qui bien sûrs sont là et bienvenus. Troisièmement, le coût d’acquisition d’un client sur un modèle 100 % online est de 200 euros par client ; il faudra un jour avoir le revenu en face (revolving, épargne, etc. ) et donc cibler les clients à potentiel… Notre coût d’acquisition clients est nettement inférieur aux 40 euros de PNB annuel que nous réalisons par client. Résultat, en mars 2016, nous ouvrons 20 000 nouveaux comptes, soit plus 110 % par rapport à mars 2015, en couvrant tout le spectre de la population et pas seulement une ou deux niches.