La baisse des taux directeurs commence à poser un problème aux banques, à qui l’institution bancaire européenne impose un taux de dépôts négatif et un taux de refinancement à 0 %.
Une politique de relance
La question des répercussions de ces facteurs sur le système bancaire à moyen et long termes est aujourd’hui posée. Cette politique de taux bas, qualifiée un temps d' « accommodante », vise à relancer la croissance et à stimuler les prix dans la zone euro. Par l’abaissement du coût du crédit pour les entreprises et les ménages, la Banque Centrale Européenne veut encourager la circulation des liquidités, et donner un coup de pouce à l’activité.
Des conséquences difficiles pour les banques
La nouvelle baisse des taux et la perspective de taux négatifs sur le long terme n’est cependant pas une très bonne nouvelle : elle signifie pour les banques, une perte de revenus, contrastant avec la rémunération de leurs dépôts qui était encore la règle, il n’y a pas si longtemps. Une perte qui se cumule avec les exigences de la réglementation bancaire, qui implique un niveau de fonds propres et une solidité prouvée face à une éventuelle nouvelle crise financière.
Dans un tel environnement, la question de la rentabilité des banques finira-t-elle par se poser ?
Les banques de détail vont sans doute devoir réduire leurs coûts, et revoir tout ou partie de leur modèle, à l’heure où la digitalisation des usages et la concurrence de nouveaux acteurs les y pousse déjà.
Mais, cernées par ces enjeux, les banques n’ont pas intérêt à faire monter leurs prix pour compenser l’érosion de leurs marges.
François Pérol, président du directoire de la BPCE, jugeait en début de mois que « les taux d’intérêt négatifs posaient aux banques « un problème majeur », et que la situation était aujourd’hui « plus difficile » qu’après la dernière crise financière ».