Une pratique généralisée
Les frais de tenue de compte font désormais partie des pratiques courantes des banques, notamment des groupes bancaires de réseau. Aujourd’hui, huit établissements sur dix imposent ces frais à leurs clients : ils étaient moins d’un tiers en 2010. Les tarifs, qui s’échelonnent de 6 à 76 euros par an, n’ont cessé d’augmenter depuis quelques années et 2016 aura vu exploser la note de près de 60 %.
En moyenne, un client se voit appliquer des frais annuels à hauteur de 15 euros. Mis bout à bout, ces frais, qui le plus souvent ne se justifient pas vraiment, représenteraient la bagatelle de 400 millions d’euros pour le secteur bancaire dans son ensemble, rien que pour l’année 2016.
Pourquoi les banques font-elles supporter ces frais à leurs clients?
Quasiment toutes les enseignes se sont emboîté le pas pour instaurer ces frais, que les banques expliquent par le prix des contraintes réglementaires qui leur sont maintenant imposées et par le coût de la mutation digitale que toutes doivent aujourd’hui affronter. Nouveaux outils et canaux, sécurisation des données, concurrence accrue des fintech et mise à niveau permanente que celle-ci exige… En bref, les banques font directement reporter le coût de ces évolutions sur les clients.
Mais les frais de tenue de compte ont également une autre utilité : ils permettent de compenser le plafonnement des frais applicables aux incidents de paiement, comme le dépassement du découvert autorisé, le rejet de chèque ou de prélèvement autres « frais » désormais encadrés par la loi. Les clients n’ont donc d’autre solution, pour éviter cette ponction, que de choisir un forfait au contenu pas toujours adapté à leur situation et à leurs besoins réels…
Les plus chanceux pourront peut-être négocier une réduction de frais, à condition toutefois de souscrire un produit important comme un compte, un livret d’épargne ou un crédit.