Banques en ligne et mobile : l'offre s'étoffe, les banques de réseau agissent

Banques en ligne et mobile : l'offre s'étoffe, les banques de réseau agissent

Pour continuer à se développer, les banques 100 % mobiles sont souvent contraintes de s'appuyer sur de grands groupes bancaires.
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 25 Aout 2016

Les néo-banques débarquent massivement

L’offre de banques en ligne se cantonne pour le moment à une poignée d’acteurs en France : ces enseignes installées depuis moins d’une quinzaine d’années, qui sont aujourd’hui concurrencées par les banques 100 % mobiles. Offrant des services plus restreints – le chéquier n’est en général pas disponible, par exemple –, ces nouveaux entrants issus de la fintech séduisent les clients jeunes, familiers des usages liés au mobile, et qui ne voient pas forcément la nécessité de passer par une agence pour utiliser des services bancaires. Demain, tout le monde pourrait disposer de sa banque « dans sa poche » : ce modèle pourrait-il devenir le standard, au point d’inquiéter les grandes enseignes qui ont déjà dû digérer l’arrivée des banques en ligne ?

N26, Atom, Tandem, Orange Bank, Mondo, Fidor, Starling… Ces derniers mois ont été marqués par l’arrivée massive de nouvelles banques mobiles ou par l’annonce de lancements prochains. Ce phénomène rebat les cartes du secteur : les start-up créatrices de services financiers sur mobile se revendiquent comme des banques à part entière et les grands groupes bancaires doivent désormais en tenir compte, car ils savent qu’ils jouent une partie de leur avenir en tant que banque de détail.

Un partenariat "FinTech - groupes bancaires" gagnant-gagnant

Ces nouvelles banques présentent deux gros points forts : leur facilité d’usage et leur coût d’accès, premier argument de masse pour une clientèle qui sait aujourd’hui comparer les banques et trouver tous les moyens pour payer moins. Pour autant, le modèle de banque 100 % mobile et 100 % indépendant présente encore des faiblesses sur le plan de la rentabilité à long terme : les jeunes entreprises qui se sont lancées dans le défi doivent encore se consolider, via notamment d’importantes levées de fonds, sous peine de disparaître malgré un succès de plus en plus franc et des clients toujours plus nombreux.

Autre solution pour elles : être « avalées » par un grand groupe bancaire, de manière à voir l’avenir plus sereinement. Une manière de perdre en indépendance ce qui sera gagné en pérennité, et un pari que commencent à prendre certaines banques mobiles telle l’allemande Fidor récemment. Rachetée par le groupe BPCE, l’acteur compte déjà 125 000 clients directs. Pour le groupe bancaire, l’opération est une bonne affaire en forme de pari gagnant sur l’avenir.

Face à des marges en recul dues à un environnement de taux bas et à des contraintes réglementaires de plus en plus fortes, les grandes banques ont tout intérêt à s’allier à ces petites entreprises qui n’ont pas peur du défi technologique et qui les accompagnent très utilement dans leur nécessaire transformation digitale. Elles y gagneront aussi par la conquête directe ou indirecte de nouveaux clients. « Le digital sera le nouveau standard de l’industrie bancaire », a confirmé François Perols lors de l’annonce du rachat de Fidor en juillet : l’offre innovante de la petite banque mobile pourrait être disponible en France dans les prochains mois – certainement plus vite et plus facilement que si l’aventure avait été tentée sans l’aide d’une grande banque.



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