Le groupe bancaire ING a annoncé qu'il amorçait une transformation numérique d'ici 2021. Ce changement passe par une division du nombre d’agences par deux en Belgique. Lors d’une conférence de presse, Rik Vandenberghe, le patron d’ING Belgique, a expliqué les principaux piliers de ce changement numérique. Le groupe néerlandais souhaite en effet, s’appuyer sur le modèle de la banque en ligne ING Direct pour développer en Europe, un service bancaire totalement mobile. 800 millions d’euros seront ainsi investis par la banque pour répondre à la demande en mobilité des clients européens.
Les ambitions numériques d’ING
Pour justifier ce plan, ING évoque notamment les nouveaux usages numériques croissants des clients, la concurrence accrue mais également la baisse des taux d’intérêt et le poids important des taxes et de la régulation. Lors de la présentation de son plan de transformation, le dirigeant de la filiale belge avait fait une nouvelle fois allusion au géant suédois du streaming en affirmant que l’objectif était de devenir « le Spotify de la banque » et ainsi de prendre exemple sur des géants comme Google ou Netflix. Cette comparaison parait surprenante puisque le modèle d’une banque parait assez éloigné de celui d’un site de streaming musical par abonnement. Le patron d’ING Belgique explique qu’il faut prendre exemple sur la filiale néerlandaise qui a su adopter « une manière agile de travailler ». Celui-ci affirme que la suppression de 600 agences pour n’en conserver que 650, pourrait créer des économies d’échelle et ainsi offrir une meilleure expérience clients mais également livrer plus rapidement les nouveaux produits.
La banque compte bien prendre un réel virage technologique dans le cadre de son plan stratégique « Accelerating Think Forward » qui a été dévoilé lundi dernier durant une réunion avec des investisseurs à Amsterdam. L’investissement de la banque dans le numérique devrait à terme, lui permettre d’avoir une seule plate-forme numérique pour l’ensemble de ses activités, même à l’international. La politique commerciale qu’elle mène envers ses clients devrait s’uniformiser sur tous les marchés européens exploités par ING. Ainsi, les offres qu’elle propose seront similaires en France, Autriche, Espagne, Italie ou République Tchèque. Cette intégration se fera progressivement à commencer par le regroupement des opérations belges et néerlandaises.
ING se calque sur le modèle des banques en ligne Allemandes et Françaises
Le groupe bancaire néerlandais a pour objectif de reproduire le succès des banques en ligne en Allemagne et en France. En Allemagne, ce sont plus de 8,5 millions de clients séduits par la banque en ligne. Le groupe est également présent en France à travers la filiale ING Bank France qui compte plus d’un million de clients dans l’Hexagone. Celle-ci est spécialisée dans le financement des grandes entreprises et la banque de détail grâce à la banque en ligne ING Direct.
ING Direct avait vite occupé le haut du classement avec son super livret d’épargne en ligne qui offrait une forte rémunération. Elle reste l’une des premières banques en ligne sur le marché Français grâce à un compte courant en ligne qui comprend des services et moyens de paiement gratuits sous condition de revenus réguliers. Elle a récemment fait évoluer sa stratégie. En effet ING Direct a lancé un compte bancaire ouvert à tous. Facturés pour 5 € par mois, un compte courant et une carte bancaire Mastercard sont mis à disposition des clients qui ne remplissent pas forcément les critères de dépôt de la banque en ligne.
Le changement de comportement des consommateurs, qui fréquentent de moins en moins les agences pour les services bancaires en situation de mobilité, est un élément déclencheur pour le groupe ING. En effet, l’absence d’interlocuteur physique pousse les clients à utiliser davantage leur smartphone ou leur ordinateur pour ce type de service. La banque néerlandaise a donc tout intérêt à imiter les modèles des banques en ligne présents en France et en Allemagne.
Des ambitions qui ont un prix
ING Groep, le premier groupe néerlandais de services financiers a annoncé la suppression de 7 000 emplois, soit 12 % de son effectif pour réaliser sa transformation numérique. Cette annonce a créé le mécontentement des syndicats et des salariés qui ont évoqué une « déclaration de guerre ». C’est en Belgique (2 300 postes) et aux Pays-Bas (3 500 postes) où sont concentrés l’essentiel des emplois supprimés. Une grève est attendue en Belgique et aux Pays-Bas, où les syndicats appellent le personnel à interrompre le travail.