Prêt participatif : un assouplissement qui devrait faciliter l'investissement des PME

Prêt participatif : un assouplissement qui devrait faciliter l'investissement des PME

Les conditions de financement des PME par les ménages viennent d'être assouplies par le gouvernement dans le cadre du crowdfunding. Les Français pourront désormais recourir plus facilement au financement participatif pour placer leur épargne.
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Rédigé par Nathalie Jouet

le 26 Novembre 2016

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Les nouvelles conditions de financement participatif favorisent autant investisseurs que PME.

Seulement deux années après son encadrement en France, le crowdfunding a déjà beaucoup évolué. Avec plus de 296 millions d’euros collectés en 2015, le financement participatif est incontestablement en plein essor. Un décret publié fin octobre permet aux Français d’investir plus facilement dans les PME et TPE. Très attendu cette année, ce texte prévoit le relèvement des plafonds d’investissement et l’élargissement des types de prêts proposés aux particuliers. Ces nouvelles règles, qui viennent compléter un amendement voté en 2015 pour encourager les prêts des particuliers, devraient permettre aux entreprises de bénéficier plus facilement de soutiens financiers des particuliers. Elles pourraient également constituer une réelle opportunité pour l’épargne des Français et pour les petites entreprises non cotées en bourse qui ont des difficultés à se démarquer.

Crowdfunding : La possibilité de financer les PME en ligne grâce à son épargne

Les particuliers peuvent accéder à trois types de financement participatif. Si le financement par le don reste le plus connu représentant près de 50,2 millions collectés, les épargnants peuvent également participer au financement des entreprises grâce à un prêt avec ou sans rémunération. Dans ce dernier cas, on parle de crowdlending. Le crowdlending permet aux particuliers de prêter de l’argent en ligne aux entreprises qui le demandent, et cela via une plateforme de prêt régulée. En contrepartie, les investisseurs perçoivent un rendement brut moyen de 7 % par an. Le rendement n’est pas le seul avantage de ce nouveau concept. En effet, l’épargnant a également la possibilité de sélectionner lui-même les projets en comparant les offres de crowdlending. Il sait en toute transparence de quelle manière sera utilisé son investissement. Enfin, les particuliers investisseurs peuvent participer au financement des entreprises, en achetant des actions, ils participent ainsi au capital des PME non cotées. Ce type de financement participatif aussi appelé « crowdequity » et dont les conditions ont été élargies avec le décret, permet aux particuliers de souscrire des mini-bons, des actions de préférence et même des titres participatifs, sous certaines conditions.

Cependant, un tel investissement n’est pas sans risque. Effectivement, dans ce domaine, le capital n’est pas garanti, les entreprises financées pouvant à tout moment éprouver des difficultés à rembourser les prêts ou même faire faillite. C’est pour cette raison, qu’il est conseillé de se renseigner sur la qualité de recouvrement de l’entreprise avant d’investir.

Crowdfunding : un assouplissement qui profitent aux entreprises

Le décret publié fin octobre instaure de nouvelles mesures qui profitent aux PME et TPE. Le gouvernement a pris la décision de doubler le plafond des prêts des particuliers sur les plateformes de crowdfunding. Ceux-ci sont désormais plafonnés à 2 000 € par personne et par projet (dont la durée peut s'étendre jusqu'à 7 ans), contre 1 000 € auparavant. Le plafond a été augmenté de 4 000 à 5 000 € pour les opérations sans intérêts.
Le gouvernement a également décidé de revoir le montant du plafond du montant de l'emprunt annuels. Auparavant limitées à un million d’euros, les souscriptions des TPE et des PME pourront maintenant atteindre jusqu’à 2,5 millions d’euros chaque année.

En plus d’encourager l’investissement dans les entreprises par l’intermédiaire d’actions et de dettes convertibles, ce décret inaugure les mini-bons qui correspondent à des bons de caisse spécialement dédiés aux plateformes en ligne.

Le crowdlending du point de vue des entreprises

Les plateformes de crowdlending mettent en place un processus de sélection des entreprises, dont seuls 3 % des dossiers sont retenus. Chaque plateforme de financement participatif présente un domaine de prédilection et fonctionne différemment. Tandis que certaines visent les plus importantes PME ou les ETI et d’autres se spécialisent dans le micro-crédit. Entre 60 000 et 70 000 € par opération sont en moyenne empruntés aux particuliers. Il peut être judicieux d’opter pour les plateformes comprenant un grand nombre de prêteurs actifs.
Du coté du candidat à l'emprunt présentant un projet de financement, le niveau d’endettement est un élément auquel les plateformes portent une grande attention. Leur réponse est rapide et le refus est toujours motivé. L’entrepreneur doit rester transparent et exposer sa stratégie de façon claire et réaliste afin d’être sélectionné par la plateforme. La levée de fonds ne passe pas uniquement par la plateforme, les réseaux sociaux constituent également un excellent levier pour attirer les particuliers. Dans presque la totalité des cas, les campagnes aboutissent. Une fois la campagne terminée, l’argent est transféré sur le compte de l’emprunteur. La commission prélevée par les plateformes varie de 3 à 5 %.

Le décret publié fin octobre devrait donner un nouvel élan au crowdfunding en France, dont le cadre réglementaire devrait encore évoluer pour développer ce mode de financement des entreprises.



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