Crowdlending : Collecticity, pionnière dans le financement des collectivités

Crowdlending : Collecticity, pionnière dans le financement des collectivités

Collecticity est une nouvelle plateforme de financement participatif dédié aux collectivités territoriales, lancée en juin dernier. Julien Quistrebert, Fondateur et associé de Collecticity répond aux questions de banques-en-ligne.fr
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 21 Décembre 2016

crowlending Julien Quistrebert Collecticity

Copyright Collecticity - Julien Quistrebert, Fondateur et associé de Collecticity répond à banques-en-ligne.fr

"Collecticity.fr est la première et l’unique plateforme de financement participatif dédiée aux collectivités territoriales" : Julien Quistrebert.

Banques-en-ligne.fr (BEL) : Pouvez-vous nous présenter Collecticity?

Julien Quistrebert (JQ) : Collecticity.fr est la première et l’unique plateforme de financement participatif dédiée aux collectivités territoriales (communes, communautés de communes, départements, régions …) et aux structures portant des projets publics (SEM, EPL, associations etc.). Elle leur permet de lever des fonds, sous forme de prêts, avec ou sans intérêts, ou de dons, avec ou sans contreparties, auprès des citoyens pour des projets publics.

Elle a été lancée en septembre 2016 avec le projet de l’Agglomération de Saint Brieuc, qui a été financé en 21 jours . Il s’agissait d’une installation solaire. Le prêt est rémunéré à un taux de 2,25% brut sur 5 ans.

Le second projet à Langouët, en Ille-et-Vilaine, propose un prêt rémunéré à 2% brut par an, sur 6 ans. La collecte a permis de lever 40 000 euros pour financer l’étude d’un projet d’éco-habitats basé sur le principe de l’économie circulaire.

BEL : Quels avantages offrent votre plateforme aux investisseurs particuliers?

JQ : Collecticity est un Intermédiaire en Financement Participatif (IFP). Nous sommes enregistrés à l’ORIAS et contrôlés par l’ACPR, comme tout organisme bancaire.

Nous proposons des prêts sûrs et transparents, sur des projets clairement identifiés.
Les projets de Collecticity ne présentent pas le même niveau de risque que les autres plateformes dédiées aux PME puisqu’ils sont portés par des Collectivités. Il y a eu de très rares cas de défaut de paiement mais jamais de faillite puisque c’est impossible pour des questions juridiques.

"Collecticity, c’est aussi choisir de donner du sens à son épargne, de développer un territoire, d’adhérer aux valeurs véhiculées par certains projets" : Julien Quistrebert

BEL : Pour un citoyen qui investirait dans un projet loin de son territoire, quels bénéfices pourrait-il en retirer ?

JQ : Nous venons d’évoquer le caractère très sûr de crowdlending aux Collectivités.
Par ailleurs, les taux proposés, entre 1,5 et 3% sont compétitifs par rapport aux produits de placement traditionnels, comme le PEL ou les fonds euros, l’assurance vie etc.

Investir sur Collecticity, c’est aussi choisir de donner du sens à son épargne, de développer un territoire, d’adhérer aux valeurs véhiculées par certains projets (comme les énergies renouvelables avec le projet de l’Agglomération de Saint-Brieuc) et de mettre son épargne au service de la communauté et de l’intérêt général.

Les français sont à la recherche de produits de placements sûrs et transparents, et les projets qui sont et seront sélectionnés par Collecticity correspondent à cette philosophie.

BEL : Concernant les porteurs de projet, comment votre offre est-elle accueillie par les élus et les collectivités territoriales ?

La plupart des élus ne savent pas encore que le prêt participatif est une option pour le financement de projets publics. Ils sont donc très surpris mais leur réaction est globalement positive. Faire du prêt pour des structures publiques ne s’improvise pas. L’une de nos valeurs ajoutées a été de créer une plateforme sur mesure, répondant aux spécificités techniques et réglementaires des collectivités. Il nous faut donc souvent répondre à leurs interrogations avant de lancer le premier projet. Nous les accompagnons tout au long du processus.

BEL : En quoi consiste votre partenariat avec l’association des Maires Ruraux ?

JQ : Notre rapprochement avec les Maires Ruraux est d’abord philosophique. L’AMRF milite depuis toujours pour défendre la diversité des territoires et défend une démocratie active ancrée dans le quotidien.

Les petites communes ont des difficultés à trouver des financements, car les banques ne prêtent pas ou très difficilement pour des projets inférieurs à 100 000 euros. Le financement participatif est donc une réponse à certains besoins.
Certaines petites communes ont également des approches avant-gardistes et souhaitent utiliser Collecticity comme un outil de démocratie participative, ce qui est l’une de nos priorités.

BEL : Actuellement, Collecticity recense 2 campagnes de financement, pouvez-vous nous en dire plus sur les projets à venir ?

JQ : Il y a plus précisément 3 campagnes (2 de prêt et une de don). Nous travaillons sur les prochains projets qui seront prochainement mis en ligne mais nous préférons réserver la surprise !

"D’ici 4 à 5 ans, le civic crowdlending deviendra un instrument financier plébiscité par les collectivités et les citoyens" : Julien Quistrebert

BEL: Que vous apporte le partenariat conclu avec le groupe Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels ?

JQ : Nous sommes très fiers d’être partenaires d’Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels. Pour une start-up comme la nôtre, qui opèrent sur un marché de niche, c’est un gage de sérieux. Notre partenaire est très présent sur le prêt aux collectivités et nos offres, sur certains projets, peuvent être complémentaires.

BEL : Quel bilan dressez-vous de ces premiers mois d’activité ?

JQ : Nous sommes en phase “d’évangélisation” tant du point de vue des élus que des investisseurs. Nous avons dû déployer beaucoup d’énergie pour faire connaître notre solution. Par ailleurs, les petites collectivités ne sont pas très à l’aise avec la communication. Il nous faut donc être pédagogue. Enfin, dans le cas du civic crowdlending, le profil des investisseurs est différent des autres plateformes de crowdlending. Ils sont majoritairement proches, localement ou affectivement, du projet, et ne cherchent pas seulement un rendement financier intéressant. La communication pour les toucher et les inciter à participer au projet est donc primordiale.

BEL : Quel regard portez-vous sur l’avenir de votre modèle? Et plus généralement sur le marché du Crowdlending en France ?

JQ : Nous espérons que, d’ici 4 à 5 ans, le civic crowdlending deviendra un instrument financier plébiscité par les collectivités et les citoyens, et qu’il fera partie intégrante du financement de tous les grands projets structurants des collectivités territoriales.

Le marché du crowdlending n’en est qu’à ses balbutiements, et pour nous le civic crowdlending est la forme de prêt participatif la plus fiable et la plus gratifiante pour les investisseurs.



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