La banque en ligne Morning sera-t-elle sauvée ?

La banque en ligne Morning sera-t-elle sauvée ?

Alors que la banque en ligne Morning s'apprêtait à lancer sa première carte bancaire, son avenir est remis en question. Proche de la banqueroute, trois repreneurs tentent déjà de séduire les actionnaires de la banque Morning.
Banques en ligne

Rédigé par Nathalie Jouet

le 27 Décembre 2016

Banque Morning Banque en ligne

Trois repreneurs pour la banque Morning ?

Quel sera l’avenir de la néobanque Morning ? Au début du mois de décembre, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) avait suspendu de manière provisoire l’ensemble des activités de paiement de la banque Morning suite au non-respect de la réglementation. Les comptes des clients étaient alors bloqués jusqu’à nouvel ordre. Pour tenter de sauver la fintech, la Maif, principal actionnaire, propose un plan de sortie de crise. Trois autres repreneurs potentiels sont également intéressés par Morning, dont la société Mutualize.

La Maif se dit prête à sauver la banque Morning

Une réunion s’est tenue entre les actionnaires le 16 décembre dernier afin de débloquer la situation de la néobanque. L’assureur Maif pourrait venir au secours de la banque en ligne Morning pour le plus grand bonheur des clients qui pourront alors récupérer leurs comptes. En effet, suite à la décision de l’ACPR qui avait suspendu les activités de Morning, les comptes de 75 000 clients étaient bloqués. L’assureur se dit prêt à soutenir la fintech toulousaine sur le plan financier au moins à court terme. La Maif s’engage à financer ses besoins en trésorerie via un plan de sortie de crise. Éric Charpentier, le patron de Morning, accepte de faire entrer des opérateurs financiers uniquement s’ils demeurent minoritaires.

Le déblocage temporaire de la néobanque devrait laisser le temps à Morning de faire entrer de nouveaux actionnaires au capital. La Maif ne souhaitant plus être actionnaire principal, un nouveau partenaire industriel pourrait également intégrer son capital dès janvier prochain. Pour l’instant, les informations évoquées lors de la réunion du 16 décembre restent confidentielles, Morning ne souhaitant pas les communiquer.

La société Mutualize repreneur potentiel de la néobanque toulousaine ?

Au total, trois repreneurs potentiels ont manifesté leur intérêt pour Morning. Parmi eux, Xavier Azalbert, président de la société Mutualize, souhaite sauver Morning de la liquidation judiciaire. Il envisage de développer la banque Morning tout en consolidant l’équipe de Mutualize - Morning. Son objectif est de s’appuyer sur la marque FranceSoir pour accélérer le développement des deux entités. Morning serait alors le quatrième « M » pour Mutualize après media, money et mutualisation. Le repreneur détient déjà plus de 450 actionnaires individuels.

Interrogé par le Journal La dépêche et le quotidien FranceSoir, Xavier Azalbert manifeste sa volonté de reprendre Morning. Il souligne la complémentarité des deux sociétés et propose d’apporter son expérience à la fintech toulousaine. Mutualize s’efforcera de réduire l’impact de cette reprise sur l’emploi tout en respectant le plan de développement commun. L’identité des autres investisseurs n’a pas été officiellement communiquée.

Banque Morning : Les clients devraient bientôt récupérer leurs comptes

Ces projets de reprises de la fintech Morning devraient rassurer les clients qui verront prochainement leurs comptes débloqués. En effet, début décembre l’ACPR avait pris la décision de suspendre les activités de Morning qui avait utilisé le compte de cantonnement destiné à garantir les fonds des clients, pour lancer son nouveau projet de carte bancaire. Depuis cette décision rendue publique le 7 décembre 2016, les comptes des 75 000 clients de la banque collaborative sont toujours bloqués. Considérant que les intérêts des clients risqueraient d’être compromis, l’ACPR n’a pour l’instant évoqué aucun changement concernant cette situation. Cependant, si le gendarme de la banque est convaincu par le plan de sortie de crise proposé par la Maif, les clients pourront bientôt utiliser leurs comptes. Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir de la banque en ligne.

Malgré cette situation qui joue en défaveur de la néobanque, la région Occitanie soutient fermement la société. Celle-ci lui a d’ailleurs procuré un montant de 72 000 euros pour la construction de son siège social basé à Saint-Elix-le-Château et a appuyé sa demande du premier agrément. En effet, Morning suscite de nombreuses réactions particulièrement à Toulouse. Certains remettent en cause son modèle économique et la communication de son fondateur, Éric Charpentier. Pour d’autres, l’affaire Morning pourrait contribuer à affaiblir l’écosystème toulousain des startups en mettant en danger l’ensemble d’une filière.

Quel investisseur prendra le relais de la fintech Morning ? Dans combien de temps les clients pourront-ils récupérer leurs comptes ? La réponse à ces questions devrait survenir dans les prochains jours.



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