L’argent déposé sur des supports d’épargne ne dort pas tranquillement dans un coffre-fort. Ces fonds sont réinvestis par les banques. Problème : d’après une étude réalisée par OpinionWay pour le compte de la plateforme de produits financiers Robin’Finance, 85% des 1.038 personnes interrogées estiment que leur établissement financier manque de transparence concernant l’utilisation de leur épargne. Un pourcentage de défiance qui dépasse 90% chez les individus de plus de 65 ans.
Épargne : une utilisation peu concrète
Cette méfiance s’explique surtout par le décalage entre l’image que les épargnants se font de l’utilisation de leur argent et les projets qu’ils aimeraient qu’elle finance. Ainsi, 80% des personnes sondées considèrent que leur bas de laine sert à financer avant tout l’activité des banques (fonctionnement, développement, investissement…). Elles sont également nombreuses à estimer que les sommes placées sont utilisées pour la spéculation financière (69%), les prêts aux entreprises (68%), la construction de logements (64%), les prêts aux particuliers (62%) et enfin, les projets locaux et régionaux (60%).
S’ils avaient le choix, les épargnants souhaiteraient soutenir en priorité des projets locaux ou régionaux (74%), l’innovation en France (69%), le développement des projets d’intérêt général comme la construction de lignes de transport (65%), la construction de logements (59%) et la retraite (52%). L’activité des banques et la spéculation financière arrivent en dernière position avec respectivement 11% et 8% des réponses.
Les épargnants veulent choisir
Les Français ne se sentent pas assez responsabilisés en ce qui concerne le choix de la destination de l’argent placé. Trois sondés sur quatre aimeraient avoir leur mot à dire sur les projets financés par leur épargne. Un souhait encore plus fort chez les catégories sociales professionnelles supérieures (les fameux « CSP+ ») où il atteint 85%. Une volonté qui se retrouve aussi chez les 25-34 ans (78%) et les 50-64 ans (79%).
Pour mieux orienter leur épargne, 53% des personnes interrogées seraient favorables à rendre obligatoire l’utilisation d’une partie de leurs économies pour financer des entreprises françaises. Ce qui peut paraître étonnant sachant que les épargnants français ont traditionnellement horreur du risque. Ils sont plus d’un sur deux à être pour la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pour les assujettis finançant les entreprises.