Que dire des résultats semestriels des banques françaises ?
La dynamique de l’activité des banques françaises au cours du premier semestre de l’année est loin d’être exceptionnelle malgré l’accélération de la croissance française. D’après Citigroup, les encours de crédit ont augmenté de 6 % sur le dernier trimestre, pendant que la marge nette d’intérêt chutait de 5 %, celle-ci n’étant que partiellement compensée par la hausse de 4 % des commissions (renégociations, frais de tenue de compte, vitalité de la collecte dans l’assurance et la gestion d’actifs).
Selon les perspectives affichées par les banques françaises, la pression sur les revenus va perdurer jusqu’en 2019 à cause d’un niveau de taux d’intérêt rognant sur la croissance des marges d’intérêts. De plus, bien que la remontée des taux soit escomptée, le poids des prêts immobiliers renégociés a érodé durablement le rendement moyen des portefeuilles crédits des établissements bancaires. L’agence de notation Moody’s abonde en ce sens, prévoyant une rentabilité des banques françaises qui se stabiliserait voire se dégraderait.
Le Crédit Agricole sourit, la Société Générale tousse
Le Crédit Agricole connaît une hausse de 58 % de son bénéfice semestriel qui atteint 2,2 milliards d’euros. Les raisons : une activité soutenue dans tous les secteurs et une maitrise appropriée des charges. Le produit net bancaire de la banque verte grimpe de 10 %, signant ainsi « le meilleur trimestre de Crédit Agricole S.A. depuis 2011 ». Natixis, la banque d’affaires cotée de BPCE, annonce un bénéfice net de 768 millions d’euros (+ 32 %) et un produit net bancaire en hausse de 11 % grâce aux mêmes éléments moteurs que pour le Crédit Agricole.
Bien que les résultats de BNP Paribas demeurent solides, son bénéfice net semestriel marque un recul de 1,9 % à 4,29 milliards d’euros. Ce score est surtout plombé par l’intégration de la plus-value de cession (Visa Europe) à hauteur de 600 millions d’euros. Au final, le bonnet d’âne échoit à la Société Générale dont le bénéfice net se contracte de 24 % à 1,8 milliard d’euros. Le règlement de contentieux est à l’origine de cette baisse, même si la Société Générale assume des résultats moindres dans ses activités de marché.