SoFi est la cinquième plus grosse licorne du secteur financier. A l’origine conçue comme une plateforme de crowdlending, elle a ensuite diversifié ses services en proposant du crédit à la consommation, du crédit hypothécaire mais aussi de l’assurance vie. Sa récente fusion avec Zenbanx, le pionnier de la banque en ligne, en fait un acteur redoutable sur le marché. L’objectif de SoFi est désormais d’étendre son emprise au-delà du crowdlending.
SoFi, la nouvelle pépite de la FinTech américaine
La startup propose un service de prêt en ligne aux individus qui gagnent bien leur vie mais pas encore riches. Quatre anciens étudiants de Standford sont à l’origine de ce concept pour le moins original. En 2011, ils ont commencé à refinancer les prêts étudiants des diplômés de leur école de commerce puis par la suite ceux d’autres universités prestigieuses comme Harvard ou MIT. En 2015, la startup a ajouté à ses services le crédit immobilier, le prêt à la consommation, des services de gestion de fortune puis dernièrement l’assurance vie.
En février 2017, SoFi a réalisé une levée de fonds de 500 millions de dollars après le milliard que lui a confié le géant japonnais SoftBank. Le total de fonds levés depuis ses débuts s’élève désormais à 1,9 milliard de dollars. Plus de 350 000 clients utilisent aujourd’hui la plateforme de prêt en ligne SoFi qui comptabilise près de 20 milliards d’euros prêtés depuis sa création.
La FinTech se différencie par un processus d’attribution des prêts entièrement dématérialisé ainsi que par des taux d’intérêt plus avantageux que ceux proposés par ses concurrents. Sa méthode pour évaluer la solvabilité des clients est également différente. Elle repose non pas sur l’historique de crédit aussi appelé « credit score » mais sur le « free cash flow » qui correspond aux revenus mensuels diminués des dépenses. Les parcours universitaires et professionnels des clients sont eux aussi pris en compte. Contrairement à d’autres plateformes de prêt 100 % en ligne comme Lending Club ou encore CircleBack Lending, SoFi finance les crédits qu’elle propose avec ses fonds propres. Il faut dire que ses fondateurs disposent d’un argument de poids : ils ne ciblent que les meilleurs profils d’emprunteurs. Ces prêts sont ensuite placés auprès d’investisseurs institutionnels. Cette technique de titrisation lui permet de sortir le passif de son bilan pour augmenter sa valeur boursière, une méthode efficace puisque la FinTech est actuellement estimée à 4,5 milliards de dollars.
SoFi et Zenbanx : une stratégie claire et ambitieuse
Les créateurs de SoFi ont conscience du potentiel du marché. Aux Etats-Unis, les frais de scolarité sont particulièrement élevés et les bourses adressées aux étudiants sont en baisse. L’encours de la dette étudiante a dépassé les 1 400 milliards de dollars sur le territoire. Plus de 44 millions d’Américains, qui ont dû emprunter pour financer leurs études, se retrouvent désormais endettés. La startup met tout en œuvre pour fidéliser ses clients qu’elle appelle les Henry’s, pour « high earners, not rich yet », les individus aisés mais pas encore riches. Ces derniers gagnent en moyenne plus de 170 000 dollars par an, selon l’agence de notation Moody’s. La FinTech tente de créer un club élitiste pour réduire son risque de défaut. Pour cela, elle propose également des évènements de « networking », des conseils de carrière, cocktails, dîners et même des ateliers d’aide à l’achat d’un bien immobilier.
SoFi veut désormais aller plus loin en offrant des services diversifiés et plus accessibles. Début février 2017, la startup a racheté Zenbanx pour 100 millions de dollars. Cette fusion avec la banque mobile devrait lui permettre de proposer de nouveaux services à ses clients : épargne, paiements, virements. Si SoFi entend fonctionner avec des coûts de production limités, les banques pourraient voir d’un mauvais œil cet acteur qui souhaite conquérir les individus les moins risqués du marché. En juin dernier, SoFiBank a déposé une demande de licence pour s’implanter dans l’Utah. Elle souhaite offrir à ses clients des comptes bancaires et cartes de crédit.