Le Crédit Agricole commercialisera dès le mois de novembre une offre bancaire simplifiée incluant un compte courant disponible via mobile ainsi qu’une carte de paiement, selon les informations du journal Les Échos. Le tarif proposé sera très proche de celui d’Orange Bank. Pour faire la différence, la banque verte compte également s’appuyer sur son important réseau commercial.
Crédit Agricole : son offre bancaire mobile simplifiée sur les rangs
L’arrivée d’Orange Bank sur le marché de la banque en ligne approche à grands pas, programmée le 2 novembre 2017. Ce nouvel acteur qui a fait le pari de la gratuité et de l’instantanéité a de quoi faire frémir les banques traditionnelles. Toutefois, la Banque verte n’entend pas laisser les offres concurrentes monopoliser le marché. Elle s’apprête à lancer une offre de banque mobile à bas prix visant à contrer l’offensive d’Orange Bank sur ce terrain, rapporte le journal Les Échos. Si le nom de cette nouvelle offre n’a pas encore été révélé, ses contours commencent à se dessiner. Tout comme Orange Bank, son objectif est d’attirer une nouvelle génération de consommateurs connectés en proposant des services basiques et accessibles.
La nouvelle offre bancaire simplifiée du Crédit Agricole sera disponible fin novembre. Elle intégrera un compte courant accessible via smartphone et une carte de paiement. Contrairement à Orange Bank, la Banque verte ne mise pas sur la gratuité mais sur une tarification faible, sans frais cachés. Elle s’appuiera sur son réseau de 7 000 agences présentes sur l’ensemble du territoire pour promouvoir son offre. Ainsi, si le client de cette banque mobile a besoin d’un crédit ou d’un produit d’épargne, il sera directement orienté vers l’agence du Crédit Agricole la plus proche. Le réseau physique représente un véritable atout pour les acteurs traditionnels qui tentent de grappiller des parts de marché aux banques en ligne déjà en place.
La Banque verte oriente sa transformation digitale sur l'autonomie des clients
Le nombre de clients ciblés par l’offre mobile du Crédit Agricole reste pour le moment inconnu. Toutefois, on sait déjà qu’Orange Bank qui compte 30 millions de clients dans la téléphonie mobile, s’est fixée comme objectif d’atteindre les deux millions de clients en dix ans. Si elle veut réussir à s’imposer sur le marché de la banque mobile, la banque du Crédit Agricole devra prendre le risque de revoir en partie son offre traditionnelle.
Elle devra également se tenir à son plan stratégique à moyen terme, baptisé « Ambition stratégique 2020 » présenté en 2016. L’un de ses axes forts est d’accentuer la transformation digitale en permettant aux clients de réaliser toutes leurs opérations en ligne. Pour y parvenir, le groupe avait annoncé miser sur les synergies dans l’objectif de réduire les coûts. Sur les 7,7 milliards d’euros consacrés à son plan stratégique, 4,9 milliards sont dédiés au développement des métiers et à la transformation du digital. L’objectif de la banque est donc de séduire de nouveaux clients, plus jeunes, plus connectés, sans réduire le nombre de lieux physiques.
La riposte des acteurs bancaires s'organise autour de l'arrivée d’Orange Bank
Les acteurs se multiplient sur le marché de la banque en ligne. Après Carrefour Banque, de nouvelles startups ont fait leur apparition et notamment la banque mobile allemande N26 et le britannique Revolut qui attirent les clients les plus ouverts à la technologie. Ces derniers comptent respectivement 100 000 et 150 000 clients qui apprécient la simplicité d’utilisation de ces applications mobiles.
La gratuité de la carte bancaire et l’absence de frais de tenue de compte prônés par Orange Bank ont également de quoi inquiéter Compte Nickel, racheté début avril par BNP Paribas. En effet, le Compte Nickel propose l’ouverture d’un compte bancaire en ligne chez les buralistes et revendique désormais plus de 700 000 comptes ouverts en l’espace de trois ans. La société espère conquérir deux millions de clients d’ici à 2020.
De leur côté, les principales banques en ligne que sont Boursorama Banque, ING Direct et Fortuneo, multiplient les offres de bienvenue, diminuent leur tarifs, développent de nouveaux services bancaires et suppriment leur conditions d'accessibilité pour attirer de nouveaux clients. Si le retard au lancement d’Orange Bank a permis aux autres acteurs de lancer des services similaires, il n’est pas certain que cela suffise. Le lancement de l’opérateur télécom pourrait bien redistribuer les cartes.