Les Français seraient-ils des épargnants frileux ? Selon l’étude annuelle " Global Investor Pulse " menée par le spécialiste de la gestion d’actifs BlackRock auprès de 31.000 personnes dans 20 pays, les ménages tricolores ont pour instinct premier d’accumuler de l’épargne.
Ainsi, 40% des Français interrogés affirment que thésauriser est leur priorité financière alors qu’ils sont seulement 17% à répondre « pouvoir tirer des revenus de ses investissements ». Faire fructifier son patrimoine est donc loin d’être une priorité.
Épargne : la peur du risque
L’argent est économisé pour faire face aux imprévus (60%), préparer sa retraite (44%) ou encore partir en vacances (34%). Une volonté qui semble, du point de vue des épargnants hexagonaux, incompatible avec une stratégie d’investissement plus risquée mais qui permettrait d’obtenir de meilleurs rendements.
Ils sont 69% à associer les placements pour lesquels le capital n’est pas garanti, comme l’assurance vie en unités de compte ou les actions, à une perte d’argent. Comme moins de la moitié d’entre eux (47%) sont confiants dans leurs propres décisions d’épargne et d’investissement, ils se rassurent en plaçant leurs liquidités sur des supports où le risque est proche de zéro (fonds euros, Livret A), quitte à subir des rendements très faibles pendant des années.
Un pas difficile à franchir
Si l’on compare avec nos voisins européens, les Français sont quasiment une exception dans ce type de comportement. Alors qu’ils sont 87 % à épargner, soit le chiffre le plus élevé en Europe, ils sont seulement 33% à détenir des investissements, ce qui les place 10 points en dessous de la moyenne européenne (43%). L’essentiel de leur épargne est composé de liquidités (55% d’épargne et 20% de contrats d’assurance vie en fonds euros). Seuls 4% sont investis en action, ce qui, à l’échelle mondiale, est le score le plus bas, à égalité avec la Colombie.
Pourtant, ce n’est pas l’envie qui manque aux ménages français d’adopter une stratégie un peu plus audacieuse. 31% des personnes interrogées seraient prêtes à prendre plus de risques. Paradoxe : à la question « Que feriez-vous si on vous donnait 1.000 euros ? », 48% des sondés répondent qu’ils investiraient tout en liquidité, 29% choisiraient la moitié en liquidité et l’autre en produits plus rémunérateurs. Seuls 23% opteraient pour investir tout ou presque en actions. Certaines habitudes sont encore difficiles à faire évoluer.