Banquier en 2025 : un métier automatisé et personnalisé selon la Fédération bancaire française

Banquier en 2025 : un métier automatisé et personnalisé selon la Fédération bancaire française

En pleine mutation, le devenir du métier de banquier suscite la crainte autant que l'émulation. L'Observatoire des métiers de la banque a présenté son étude pilotée par HTS Consulting au début du mois de décembre. Qu'en ressort-il ? Décryptages.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 08 Janvier 2019

evolution du role du banquier

Du digital à la blockchain, les tendances majeures identifiées

Les changements dans le secteur bancaire sont aussi profonds que rapides. De quoi déboussoler toutes les strates qui englobent les 26 métiers recensés de la banque. Pour répondre à ces appréhensions et tenter de cerner de quoi demain sera fait, l’Observatoire des métiers de la banque et plusieurs organisations syndicales ont contribué à la rédaction d’une étude baptisée d’un titre évocateur « Nouvelles compétences, transformations des métiers à horizon 2025 : réussir l’accompagnement au changement ». Le rapport relève huit tendances majeures qui vont avoir un impact sur le secteur bancaire d’ici à 2025, c’est-à-dire dans sept ans seulement : « le digital, la blockchain, l'intelligence artificielle, l'automatisation des processus, les changements réglementaires, les nouvelles attentes des collaborateurs, les transformations des modes de travail et de consommation. ».

Les métiers de la banque amenés à se transformer

Malgré ces évolutions importantes, les métiers ne sont pas amenés à disparaitre mais plutôt à se transformer. La généralisation de la montée en compétences apparaît incontournable pour renforcer la spécialisation. De nouveaux métiers de la banque vont émerger notamment ceux concernant la gestion de projet et des données. Ces transformations impliquent de redéfinir les passerelles entre les métiers et d’orchestrer une politique dédiée à l’accompagnement des collaborateurs. Le savoir-faire demeure un prérequis nécessaire mais se doit d’être complété par un savoir-être. Ces compétences comportementales sont essentielles pour consolider l’employabilité des salariés et favoriser leur mobilité. L’étude mentionne notamment la faculté de « s'adapter au changement, apprendre à apprendre, travailler de façon communautaire, communiquer/avoir de l'impact, s'orienter vers le client, résoudre les problèmes et développer ses compétences, etc. ».

Les métiers de la banque menacés d’ici 2025

Cette lame de fonds est inévitable pour un secteur qui est en première ligne devant l’arrivée « de l’assistance par intelligence artificielle d’ici 2025, juste après les ouvriers de l’industrie ». L’automatisation menace plus directement les tâches dévolues au secrétariat, à la gestion administrative, au pilotage d’opération courantes ou à la collecte de données et d’informations. Exemple : 85 % des opérations back-office peuvent être automatisées. L’intelligence artificielle a la capacité d’étudier 4000 rapports d’analystes financiers quotidiennement. La baisse des coûts d’infrastructures garantie par la blockchain laisse entrevoir des économies de 20 milliards d’euros. La dématérialisation des offres et des services bancaires entraine la chute de la fréquentation des agences bancaires, interrogeant sur le maintien à terme des métiers de chargé d’accueil et de service à la clientèle.

L’automatisation se substitue à l’externalisation offshore

Les établissements bancaires cherchent à réduire leur coût en déclinant ou en conjuguant plusieurs approches. Tous ont engagé leur digitalisation ce qui a conduit à fermer des agences voire à les repenser pour mieux s’adapter au monde phygital animé par des clients nomades également appelés consommateurs augmentés. D’autres transfèrent des effectifs dans des centres de service à bas coût. C’est le cas de la Société Générale qui annonce en interne le transfert de 40 postes supplémentaires en Inde et en Roumanie. Ces délocalisations touchent aussi les services informatiques concentrés au Maroc, le tout pour une économie de 16 millions d’euros. Toutefois, une étude menée par le cabinet Accenture montre que les centres off-shore ne grossissent pas vraiment. L’automatisation et l’utilisation plus systématique du cloud et le big data prennent en effet le relais avec plus d’efficacité. D'où l'intérêt des banquiers de se former pour continuer d'apporter une valeur ajoutée dans leurs conseils tout en s'appuyant sur des outils bonifiant leur expertise.



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