Nouvelle règlementation pour les paiements en ligne

Nouvelle règlementation pour les paiements en ligne

14 septembre : cette date marque le début d'une nouvelle ère pour les banques, les prestataires de services de paiements et les sites e-commerce. Elle annonce l'entrée en vigueur de la directive DSP2 qui renforce les règles européennes de sécurité sur les paiements.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 03 Mai 2019

Nouvelle règlementation pour les paiements en ligne

Authentification forte : les banques en quête de solutions

La DSP2 poursuit plusieurs objectifs comme l’ouverture à la concurrence des services de paiement, la mise en place d’un cadre plus favorable à l’innovation et surtout la volonté de consolider la sécurité du consommateur. Cette exigence pour faire baisser la fraude sur les paiements en ligne incite les différents acteurs à réviser leur stratégie. Car dès la mi-septembre les banques traditionnelles et banques en ligne vont devoir basculer vers des modes d’authentification forte.

La confirmation de l’identité du consommateur en ligne constitue une étape déjà éprouvée en France. C’est le cas quand les acheteurs doivent récupérer et transmettre un code reçu par sms pour valider leur panier d’achats. Outre le fait que ce dispositif devrait se multiplier, le problème vient surtout du fait qu'il ne répond plus aux exigences européennes de sécurité des paiements à partir du 14 septembre prochain.

Parmi les options envisagées, la biométrie est une piste privilégiée. Empreinte digitale, reconnaissance faciale ou vocale, les banques creusent le sillon. Il faut dire que les solutions biométriques répondent à deux problématiques centrales : respecter les règles de l’authentification forte et ne pas gêner le parcours client si cher aux vendeurs. En effet, plus la phase d’authentification est longue, plus les frictions sont fortes et plus le cyber-acheteur passe son chemin.

La biométrie pour ne pas perturber le parcours d’achat

Interrogé par Les Echos, Olivier Gabrielli, responsable innovation et paiement digital chez Mastercard, indique : « On travaille avec les banques à mettre en place des solutions d'identification par la biométrie qui vont beaucoup faciliter l'authentification [rappelant que] beaucoup de banques commencent à avoir des solutions en la matière ». Mais le temps presse et les banques ne sont pas prêtes.

Rétives à l’idée d’ouvrir l’accès aux données bancaires sécurisées à des tiers, les banques ont été contraintes de s’y soumettre le 14 mars dernier comme l’impose DSP2. Elles ont ouvert leurs interfaces de partage (API) pour une période de tests de six mois. Ce changement profite aux Fintechs évoluant sous le statut de prestataire de services d’information sur les comptes (PSIC) ou de prestataire de services d’initiation de paiement (PSIP).

Dans le cadre de la sécurité des paiements en ligne, les acteurs réclament un délai de trois ans pour trouver, valider et mettre en place des alternatives, dont les solutions de biométrie. Loÿs Moulin, directeur au sein du Groupement des cartes bancaires CB, se projette : « pendant une certaine période vont coexister à tous les niveaux de la chaîne les systèmes actuels [précisant] une obligation de continuité de service ».

Payplug met un pied dans le paiement en magasin

D’autres acteurs fourbissent leurs armes : ceux qui proposent des solutions de paiement en ligne qu’il s’agisse d’acteurs historiques (Monext, Ingenico ePayments, Worldline, etc.) ou de Fintech (Stripe, Adyen, etc.). Mais le paiement physique n’est pas en reste comme l’illustre la solution Payplug acquise par Natixis il y a tout juste deux ans. La jeune pousse propose une solution de paiement en ligne pour PME et prochainement en magasin.

Pour Antoine Grimaud, CEO de Payplug, cette évolution est tout sauf illogique puisque 6 clients sur 10 possèdent une boutique en ligne : « Une fois que leur boutique en ligne commence à bien marcher, qu'ils commencent à faire du chiffre, alors ils lancent un magasin. Pour eux, la boutique physique rassure les clients et ramène du trafic ». La Fintech devrait proposer un terminal de paiement Ingenico contrairement à Sum Up ou iZettle qui conçoivent leurs propres terminaux.

Payplug revendique 10 000 clients en France et en Italie, indiquant avoir réalisé « 50 % de croissance en volumes en 2018 ». La Fintech a mis en place trois formules qui sont sans engagement et dénuées de frais d’installation. Les commissions vont de 0,5 % à 2,5 % des montants (+ 15 à 25 centimes par transaction).



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