Ouvrir un compte courant via Google : une opportunité dès 2020

Ouvrir un compte courant via Google : une opportunité dès 2020

Google a récemment annoncé la possibilité pour les utilisateurs de Google Pay aux Etats-Unis d'ouvrir un compte courant dès l'an prochain. Pour ce projet intitulé Cache, le géant de Mountain View s'associe à la banque Citigroup et à l'organisme de crédit Standford Federal.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 25 Novembre 2019

Ouvrir un compte courant via Google

Transformer Google Pay en banque

Alphabet, la maison mère de Google, a indiqué le mercredi 13 novembre dernier le lancement d'une offre de comptes courants, accessible depuis son application Google Pay. Le projet Cache a pour but le développement des services bancaires, tout en étant vigilant à se délester de la lourdeur des processus et de la réglementation. D’où la collaboration avec la banque d’affaires Citigroup et la petite union de crédits de Standford. Google applique ainsi la même recette qu’Apple, qui a lancé son Apple Card, une carte et un compte de paiement associé à des services bancaires, en partenariat avec la banque Goldman Sachs.

Des collaborations avec les banques et les institutions bancaires

La stratégie de Google est bien de s’inviter dans le secteur bancaire en proposant notamment à terme des crédits à la consommation. Mais Alphabet avance à petits pas en privilégiant les partenariats comme l’explique son porte-parole de Google Craig Ewer : « Nous réfléchissons à comment nouer des partenariats avec les banques et unions de crédits aux Etats-Unis pour offrir des comptes courants intelligents via Google Pay, aidant leurs clients à bénéficier de conseils utiles et outils pour gérer son budgets, tout en gardant leur argent dans un compte assuré par FDIC ou NCUA ». Ces sigles désignent les agences fédérales qui garantissent les dépôts.

Facebook n’est pas en reste

Cette démarche est malgré tout moins disruptive que le projet de cryptomonnaie Libra, porté par Facebook. Son avenir demeure d’ailleurs incertain, suite aux levées de boucliers des états, apeurés des conséquences d’une telle monnaie virtuelle mise en circulation auprès d’une masse d’utilisateurs exceptionnelle (Facebook génère 1,62 milliard d’utilisateurs actifs chaque jour dans le monde). La société de Mark Zuckerberg n’est pas bloquée pour autant, commercialisant, au début du mois de novembre, son service de paiement Facebook Pay. Il permet de régler des achats sur Facebook et Instagram, de transférer de l’argent à des proches par Messenger et de contribuer à des collectes de fonds.

Ces si chères données de paiements…

Google souhaite proposer des fonctionnalités intelligentes afin de faciliter la gestion des finances personnelles de ses utilisateurs. Par contre, ceux-ci resteront libres de décider à quel établissement financier confier leurs économies et leur épargne. Mais Google s’intéresse surtout aux données financières, c’est-à-dire les revenus des utilisateurs, leurs dépenses, leurs marques préférées, leurs habitudes budgétaires, etc. La question de la confiance en termes de vie privée et de données personnelles est un élément clé du succès. Si Google affirme ne pas vouloir les partager à des tiers à des fins publicitaires, ces propos se heurtent au principe de réalité d’une enquête fédérale en cours, portant sur l’exploitation de données de santé de 50 millions de patients américains.

Diversifier les sources de revenus

Google n’a pas évoqué si le compte courant serait gratuit ou non. Interrogé par le Wall Street Journal, Caesar Sengupta, vice-président des paiements, résumait pour l’heure l’intention de la firme : « si nous pouvons aider plus de gens à faire plus de choses en ligne, de manière numérique, c'est bon pour Internet et pour nous ». Rappelons que le moteur de recherche qui tire la majorité de ses revenus grâce à la publicité veut diversifier ses sources en développant ses activités de cloud dans des secteurs aussi variés que la finance, le commerce en ligne, l’énergie ou la santé.

Cette actualité des Gafa fait écho à la volonté de la Banque centrale européenne (BCE) de créer une solution de paiement dématérialisé commune dans la zone euro. Une vingtaine de grands groupes bancaires tentent d’harmoniser leurs standards respectifs via le projet PEPSI. Politiquement, il s'agit de défendre la souveraineté du Vieux-Continent sur ce sujet.



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