Taux immobilier, Livret A, inflation : le point en ce début d'année 2020

Taux immobilier, Livret A, inflation : le point en ce début d'année 2020

Alors que les rendements des produits d'épargne patinent devant l'inflation, les taux de crédit immobilier n'ont jamais été aussi bas. Si certains continuent d'alimenter leur Livret A, d'autres empruntent ou renégocient leurs crédits. Un contexte non sans conséquences pour les ménages et les banques.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 28 Janvier 2020

Taux immobilier, Livret A, inflation : le point en ce début d

Rendements négatifs de l’épargne et Livret A à 0,5%

1,13%, c’est le taux moyen du crédit immobilier en décembre 2019 relevé par l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Même si ce score est très légèrement supérieur au mois précédent (+0,01%), suite à un retour en territoire positif (0,04% en janvier) du taux référence d’emprunt d’État sur 10 ans, la tendance baissière est bien réelle : -0,30 point sur l’année écoulée.

De quoi continuer de convaincre les emprunteurs, d’autant que la rémunération de l’épargne sans risque ne cesse de s’éroder. Le rendement moyen de l’assurance vie en fond euros en 2019 est attendu autour de 1,4% (1,16% en réalité après prélèvement sociaux !), alors que le taux d’intérêt du Livret A passera de 0,75% à 0,50% à partir du 1e février 2020. Le rendement net du Livret A est désormais négatif, loin des scores affichés en 1998 (rendement net de 2,6%) ou encore de 2008 (0,90%).

Le niveau d’inflation en 2019 atteint 1,1% en moyenne

Les épargnants perdent donc du pouvoir d’achat au regard du niveau d’inflation, même si le chiffre est moins élevé qu’en 2018 (1,8% contre 1,1% en 2019). Pourquoi ? Du fait « d’un ralentissement des prix de l’énergie, des services et du tabac […] et d’un recul accentué » des prix des produits manufacturés, répond l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee).

Un ralentissement toutefois contrebalancé par l’accélération des prix de l’alimentation. Ainsi, la Banque centrale européenne (BCE) échoue à positionner le curseur de l’inflation à 2%. Tout en maintenant son principal taux d’intérêt à zéro, l’institution va plancher cette année sur une nouvelle définition de la stabilité des prix, incluant la notion de symétrie (le 2% deviendrait alors un niveau pivot).

La production de crédits à plein régime

Résultat des courses : il vaut mieux emprunter que de placer son argent sur un produit d’épargne sans risque mais sans rendement. D’ailleurs, les Français ont bien saisi le coût attractif de l’argent en faisant tourner la machine à produire du crédit. Le cap des 200 milliards d’euros de prêts devrait être aisément franchi en 2019.

Ce phénomène concerne aussi bien les primo-accédants que ceux qui détiennent déjà un ou plusieurs crédits. Le stock de prêts renégociables (rachat de crédit, regroupement de crédits) pourrait établir un nouveau record en franchissant la barre des 50 milliards d’euros. Evidemment, investir dans l’immobilier en acquérant son logement constitue aussi une façon d’épargner en vue par exemple de sa retraite ou tout simplement pour éviter de payer un loyer.

Les Français empruntent, et empruntent plus

L’Observatoire Crédit Logement/CSA évalue à 0,88% le taux d’un emprunt immobilier sur 15 ans, contre 1,05% sur 20 ans et 1,31% sur 25 ans. Surtout, l’étude montre une hausse de la durée moyenne d’emprunt à hauteur de 19 ans, 4 mois et 10 jours (+3 mois pour le seul mois de décembre, +6 mois sur un an). Si les prix de l’immobilier grimpent, c’est l’effet d’aubaine qui explique en grande partie cette surenchère.

L’argent étant moins cher, les Français empruntent en plus grande quantité. Or, le possible reflux des prix immobiliers pourrait léser les ménages fortement endettés, une alerte déjà perceptible dans le doublement de la part du crédit immobilier dans le surendettement des ménages. Quant aux banques, elles distribuent plus de crédits pour combler le manque à gagner provoqué par les taux bas, ce qui va plomber à terme leurs résultats.

Ce n’est pas pour rien que les autorités ont invité les banques à durcir les conditions d’emprunt, en respectant le taux d’endettement des ménages (33%), et à freiner les rachats de crédits, en évoquant un possible renchérissement du remboursement anticipé des prêts. Toutefois, les banques n'ont pas pour autant révisé leurs objectifs en 2020 à la baisse, ce qui laisse présager encore d'un contexte favorable à l'emprunt. Tout le contraire pour l'épargne sécurisée.



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