Mobilité bancaire : l'UFC demande la portabilité du Numéro de compte en banque

Mobilité bancaire : l'UFC demande la portabilité du Numéro de compte en banque

L'aide à la mobilité bancaire, pour avoir fait l'objet en 2008 d'un service sensément partagé par l'ensemble des acteurs du secteur, reste aujourd'hui un point qui fâche. La portabilité du numéro de compte serait-elle la solution ?
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 24 Avril 2012

En février dernier, l'UFC menait l'enquête sur un point chaud de la relation entre les banques et leurs clients : la mobilité bancaire. A l'heure d'un monde bancaire particulièrement ouvert, où la concurrence faire rage et les tarifs rivalisent d'attractivité, changer d'enseigne est un parcours qui reste semé d'embûches pas toujours très facile à contourner. En 2008, pourtant, les pouvoirs publics ont voulu taper du point sur la table en proposant à tous les établissements de soumettre un service censé faciliter le passage d'une banque à une autre. L'infidélité ne devait plus être punie par la mauvaise volonté de l'agence délaissée. Annoncé comme une véritable parade contre la mauvaise volonté des banques, le service d'aide à la mobilité devait résoudre un certain nombre de problèmes immanquablement vécus par tous les candidats au changement de compte. Il devait, et doit toujours notamment proposer la prise en charge, à la place du client, de l'ensemble des formalités administratives induites par un changement d'établissement : la nouvelle banque, de façon facultative, traite les transferts de prélèvement réguliers pour éviter tout impayé prévisible. Quant à l'agence délaissée, elle est censée prévenir dans les meilleurs délais son client si des chèques sont présentés sur le compte clôturé, bien avant que ne sonne le glas de l'interdit bancaire. Ce qui, dans la pratique, est loin d'être toujours le cas, comme l'a prouvé entre autres anomalies ― l'étude chiffrée de l'UFC menée auprès de plus de 2 500 personnes.

Motivés pour le changement, découragés par les démarches

L'enquête de l'UFC met en évidence plusieurs freins évidents à la mobilité bancaire en France. Après l'examen des avis d'un large panel de consommateurs, elle souligne que 40 % des clients ayant changé de banque ont connu des difficultés pour accomplir leurs démarches. Les raisons sont diverses : décalages dans les transferts des virements et des prélèvements, passage malencontreux d'un chèque sur l'ancien compte, erreurs sur le nouveau compte… Au final, près d'un tiers des détenteurs de compte interrogés se disent tentés par un changement de banque, mais découragés par la lourdeur et l'incertitude des démarches liées à cette décision.
Pour faciliter la mobilité, l'union de consommateurs prône, à l'instar d'autres porte-voix des usagers des banques, la mise en place de la portabilité du numéro de compte bancaire. On change bien d'opérateur de téléphonie en conservant son numéro. En évitant de désolidariser le nom du client de l'identifiant bancaire, on éviterait notamment les problèmes de décalage dans les transferts des virements et des prélèvements, et on bannirait l'écueil du chèque indébitable du compte fantôme. Selon l'UFC, 61 % des personnes interrogées sur le sujet seraient favorables à la portabilité bancaire. Pour tenter de faire bouger les choses, l'association a écrit à la Commission européenne pour tenter de l'intéresser à un problème qui concerne potentiellement des millions de personnes et pour laquelle une meilleure gestion encouragerait pourtant la concurrence saine et non faussée. En attendant, le ministère a été interpellé sur l'opportunité de mettre en place un système intermédiaire qui redirigerait les opérations de l'ancien compte vers le nouveau compte, en minimisant les risques d'impayé pour le client. En attendant, mieux vaut être organisé pour changer de banque en restant zen.



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