Pelikamers, à vos projets !

Pelikamers, à vos projets !

Depuis sa création, Pelikam le site contributif de financement de projets surprend et donne des idées. Interview de Laurent Lafont, responsable commercial de Pelikam.
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 05 Mars 2013

Pelikam.com, site contributif de financement de projets, suscite de nombreuses réactions positives depuis sa création. L’idée essaime déjà. Interview de Laurent Lafont, responsable commercial de Pelikam.com

Banques en ligne.fr: Comment est né Pélikam ?

Laurent Lafont : Le projet Pelikam a vu le jour le 15 octobre 2012. Il est né de la volonté du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne de s’engager vers une nouvelle forme de banque contributive, en apportant son soutien, son expérience et ses moyens. Il s’agit d’une initiative purement régionale, puisque les caisses du Crédit Agricole, à travers tout le territoire, exercent leurs prérogatives avec un certain degré d’autonomie, même si évidemment notre structure bancaire est nationale. L’idée a séduit CASA (l’entité Groupe Crédit Agricole) avec laquelle nous avons développé en co-construction le site internet. Également, les Crédit Agricole d’Aquitaine et Nord de France nous ont rejoints et s’engagent avec nous pour développer et animer Pelikam.com.

BEL: Quel est le principe de Pelikam ?

LL : Pelikam se veut une plateforme, un créateur de liens entre porteurs de projets à financer par des dons et soutiens donateurs, la communauté étant appelé les pelikamers. Elle est génératrice de liens entre particuliers, et associations et vice-versa, de manière que se réalisent des idées, des événements, des plans à vocation humanitaire sociale, plus personnelle… Ce concept de partage d’intérêts, de transversalité de l’info et de nouvelles possibilités de décupler les contributions pour s’associer à un projet, à des idées est dans la droite ligne des nouveaux usages du web et des réseaux sociaux. Un esprit parfaitement en phase avec celui d’une banque mutualiste comme le Crédit Agricole.

BEL : Des sites un peu semblables à Pelikam existaient déjà ?

LL: Nous avons créé l’idée de toutes pièces : il existait avant nous des sites dédiés au soutien de projets, mais ce que nous avons apporté de nouveau en revanche, c’est la gratuité du don : nous ne prélevons aucune commission, aucuns frais sur les contributions des donateurs. Autre nuance, Pelikam propose trois types d’interaction entre donateurs et porteurs de projet : on dépose un projet, on échange les expériences grâce au forum, on propose/on bénéficie d’un coup de palme, c’est-à-dire d’un coup de main réel matériel ou humain bénévolement. Les coups de pouce financier sont à l’appréciation du donateur : de 10 euros à 1000, c’est selon les moyens, le degré d’adhésion de chacun. Autre différence de taille : Pélikam bénéfice évidemment du label Crédit Agricole, qui sécurise toutes les transactions réalisées sur le site. Nous avons travaillé à la propulsion du site Pelikam avec Immersive Lab, une agence web d’Oloron-Sainte-Marie, notre partenaire. Cette synergie nous a permis de nous positionner très rapidement comme un acteur novateur de la banque contributive, et de nous faire connaître.

BEL: Quels types de projets sont proposés ?

LL: Faire exister un espace permanent facilitant la collecte de fonds et le partage de projet intéresse de plus en plus de gens, qui ont envie de voir émerger une autre vision de l’argent, et du don. Les projets soutenus sont de toutes natures, depuis le voyage à but humanitaire jusqu’au challenge sportif, du soutien à la Banque alimentaire à l’organisation d’anniversaires… C’est ce qui est intéressant, d’ailleurs : d’être ouverts, capables de mobiliser les donneurs sur tout type de projet, de motiver les soutiens par une large diversité d’idées à concrétiser.

BEL: Comment vous êtes-vous fait connaître ?

LL : Pelikam a reçu, depuis son lancement 14 521 visites dont 10 638 visiteurs uniques*, ce qui représente un ratio très encourageant. Nous avons beaucoup de particuliers, mais plus d’un quart des associations qui ont consulté le site ont effectivement déposé un projet : c’est vraiment un très bon signe pour l’essor de Pelikam. Nous avons communiqué sur le concept dans les 135 points de vente du Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne, présenté Pélikam via les blogs d’une cinquantaine d’agences et relayé l’info par des mails diffusés auprès de clients de Crédit Agricole et d’associations, de porteurs de projets locaux. Le site régional du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, lefil.com, a été aussi un important vecteur d’info. Nous avons eu, suite à ces actions, de nombreux retours avec des pics réguliers de visites ― et donc de nouveaux projets soutenus.

BEL: D’où viennent aujourd’hui vos visiteurs, donateurs, porteurs de projets ?

LL: Nos visiteurs viennent d’un peu partout en France, et Pelikam est évidemment ouvert à tout projet, quelle que soit l’origine géographique de son ou ses porteurs. Les internautes parisiens sont largement en tête du nombre de visiteurs. A cela plusieurs raisons : le siège parisien du Crédit Agricole a immédiatement adhéré à notre projet et en fait une large publicité interne. De nombreux mails ont été envoyés à des clients consommateurs de la région parisienne, potentiellement intéressés par l’objectif de Pélikam. Bordeaux, Pau, Toulouse, Bayonne, Lyon, Poitiers… Pelikam intéresse aujourd’hui des particuliers et des associations de France entière.

BEL: Pelikam, tout jeune encore, est amené à évoluer ?

LL: Nous allons faire évoluer le concept. Nous allons rendre l’interface plus interactive en réalisant une enquête prochainement auprès des visiteurs du site. Nous intégrerons également notre vidéo déjà visible sur YouTube. L’arrivée du don en ligne a profondément modifié des codes de la générosité publique, du soutien à des causes ou à des projets. Aujourd’hui, le don est totalement en phase avec l’espace démultiplicateur du net, qui lui a donné un nouveau sens. Le modèle que nous sommes en train d’inventer a plus que jamais sa place dans un monde où la confiance est devenue indispensable, l’adhésion et la compréhension réclamées, un certain degré d’engagement nécessaire, l’opacité rejetée d’autant plus qu’il s’agit d’argent et de don.

*Données du 12 février, date de cette interview



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