Après seulement quelques mois d’existence, Credeez.com change la donne du crédit à la consommation en France. Taux inexistant ou très faible sont les deux grands arguments du nouvel acteur, qui mise sur le partenariat équitable
avec des commerçants et des banques. Entretien avec Charles-Antoine Bary, directeur associé de Credeez
Banques en ligne.fr : Credeez n’a été lancé il y a quelques mois seulement. Pourquoi ce projet ?
Charles-Antoine Bary : Thomas Rebaud et moi avons lancé Credeez à la fin d'octobre 2012. Ce projet a été lancé un peu en réaction à des expériences malheureuses vécues par notre entourage vis-à-vis du crédit à la consommation, trop cher, trop abusif… Les taux de ces prêts sont trop souvent exorbitants, et nous nous sommes dit qu’un autre modèle pouvait être pensé, qui soit vraiment au service des consommateurs.
BEL : Comment fonctionnez-vous ?
Ch A B: Aussi simplement que possible. Les personnes intéressées par un achat éligible au prêt Credeez se rendent sur notre site, remplissent un formulaire que nous envoyons directement aux services financiers partenaires, après une première vérification du dossier. Nous recevons de ces établissements une commission variant de 1 et 1,5 % selon les organismes. Une fois le crédit octroyé, notre client peut se rendre directement chez l’un des commerçants avec qui nous travaillons aujourd’hui, pour acheter ce qu’il souhaite : travaux, mobilier, voiture, équipement de la maison, instrument de musique… Le remboursement du prêt est mensuel et, au même rythme, nous reversons au Credeezé le montant du taux d’intérêt.
BEL : Votre principe, c’est le crédit conso à 0 % ?
Ch. A B: C’est en tout cas ce qui fait que de plus en plus de consommateurs s’intéressent à nous. Le principe de Credeez est simple : ce sont nos partenaires commerçants et les services financiers auxquels nous sommes liés qui remboursent les intérêts des crédits souscrits par les Credeezés. En d’autres termes, notre position de rapporteur d’affaires auprès des commerçants nous permet de proposer des taux à 0 % ou très peu élevés. C’est tout simple, mais ça renverse complètement le modèle classique du crédit à la consommation.
BEL : Le taux zéro est possible quel que soit l’achat ?
Ch. A B : Par notre intermédiaire, un consommateur peut souscrire un crédit amortissable jusqu’à environ 75 000 euros à taux zéro, selon l’achat concerné. Sur les crédits pour travaux, nous pouvons proposer jusqu’à 0 % sur 42 mois, et pour l’achat auto, 0 % sur 30 mois environ : c’est le deal que nous avons réussi à conclure avec nos partenaires, qui acceptent, contre le fait que nous leur apportons
un nouveau client, de faire cadeau
du taux, par notre intermédiaire. Mais sur des délais plus longs, nos taux restent extrêmement faibles. En France, le principe du crédit à 0 % est encore mal compris. Les consommateurs pensent souvent y voir un piège… Nous leur démontrons que pourtant, un tel modèle est non seulement possible, mais leur est simplement accessible.
BEL : Vous restez pour l’instant uniquement Franciliens ?
Ch. A B: Nous avons aujourd’hui 80 commerçants partenaires sur la région Ile-de-France. Mais nous souhaiterions nous développer et proposer nos services dans plusieurs villes de France, notamment Lyon où le potentiel est fort, et pourquoi pas en Europe ― Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne… Nous sommes certains que le concept développé par Credeez a beaucoup d’avenir, à l’heure où le pouvoir d’achat est en berne, les banques réticentes à prêter et où le marché du crédit à la consommation, beaucoup trop cher, ne vit plus ses meilleures heures.
BEL : Votre concept est intéressant, pourtant personne ne s’est lancé avant vous…
Ch.A B : Curieusement, non : Credeez n’a pas d’équivalent pour le moment, au moins en France. Le business model selon lequel des organismes de crédit font de l’argent sur les intérêts des consommateurs à la vie dure. Nous pensons au contraire que nous avons tout à gagner à faire partager les avantages : au consommateur, qui peut s’équiper sans se ruiner, à nos partenaires commerçants, à qui nous amenons des clients et aux établissements financiers, pour qui nous sommes un courtier classique. Tout le monde y gagne.
BEL : Et ça marche plutôt bien…
Ch.A B : Nous sommes sollicités à hauteur de cinq cents demandes par mois environ : c’est un chiffre très encourageant, qui signifie qu’on commence à bien nous connaître, et à nous reconnaître en tant qu’acteur novateur du crédit à la consommation. Notre souhait est bien sûr de pouvoir nous développer dans l’année, et proposer de nombreux nouveaux partenaires. Nous avons d’ailleurs des demandes, notamment dans le domaine des travaux, de l’habitat.