Crise financière : banques en ligne à l’abri ?

Crise financière : banques en ligne à l’abri ?

Bien difficile, en ce moment, de ne pas émettre quelques doutes sur la santé financière des établissements bancaires – dont les banques en ligne. Et, de là, de se poser quelques questions légitimes sur l’argent que nous leur confions – crise financière ou pas.
Toutes filiales de grands groupes, les cyberbanques françaises n’échappent pas aux turbulences. La SocGen, liée à Boursorama, n’échappe pas aux rumeurs — et pas seulement parce qu’elle a des précédents. Difficile de nier que le titre a perdu la moitié de sa valeur cet été. Mais elle n’est pas la seule.

Risque limité…

Dans l’immédiat, les spécialistes le martèlent, les risques pour les particuliers restent limités.

La Fédération bancaire française continue de rassurer : le titre coté n’est pas — directement – lié à la bonne ou à la mauvaise santé d’un établissement bancaire servant, en grande part, des particuliers. Preuve immédiate, mais un peu fragile, la « tenue » des banques françaises en 2008, au cœur de la tourmente des subprimes… Nos grands groupes bancaires ne se financent pas sur le marché des actions et disposent de fonds propres conséquents – ce qui leur a d’ailleurs fait passer haut-la-main les stress tests réclamés désormais chaque année par les Etats et les instances bancaires européens. Mais la crise financière d’aujourd’hui est d’une autre nature que celle déclenchée en 2008. Cette fois, le vecteur d’inquiétude et d’instabilité vient de la santé financière des Etats et la conjoncture économique des pays… riches. Auparavant considérée comme une créance « sûre », la dette souveraine, celle des Etats, est devenue, au mieux, suspecte. Et de toute façon à surveiller de près : un climat de méfiance généralisé s’est installé. Les grands groupes bancaires « détenant » un bout de dette grecque essayant de limiter la casse, les Etats hésitant entre emprunt de relance économique et tour de vis budgétaire.

crise financiere et banques en ligne

Dans la finance, il est toujours prudent d’envisager le pire pour mieux l’éviter. Ainsi, si un grand groupe venait à frôler la faillite, les garanties nationale et supra-nationale viendraient au secours des dépôts, sécurisés pour chacun des encours à hauteur de 100 000 euros…Le fond de garantie des dépôts, en France, est de 1,8 milliard d’euros. Nous voilà rassurés. Gestion décrite comme rigoureuse, volume constant de crédits accordés… « Tout va très bien », répètent en boucle les banquiers. Monabanq (filiale du Crédit Mutuel et de Cofidis Participation) et BNP Paribas, cibles comme toutes leurs consœurs d'attaques récurrentes sur les marchés, abondent dans le même sens : il n’y a pas de panique à avoir. Comme ses concurrentes, BNP dit pouvoir recourir sans difficulté aucune à des financements importants à court terme, et dispose même d’un excès de liquidité à court terme. Moralité : capitalisation boursière ≠ liquidités et verrouillage des encours des particuliers. Tous les grands groupes l’affirment la main sur le cœur : les capitaux propres sont réellement importants et mettent à l’abri le modeste détenteur d’un compte courant et d’une petite épargne contre tout risque d’assèchement subit… La recapitalisation substantielle urgente suggérée par la nouvelle directrice du FMI ne serait pas à l’ordre du jour. Pas encore ?


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