La néo-banque, ou le concept de banque mobile
Les banques mobiles sont destinées à une clientèle de jeunes actifs, qui pilotent leur quotidien à partir de leur tablette ou de leur smartphone. Elles sont conçues comme une simple application, interface unique, accessible 24 h / 24, et autorisant les opérations bancaires les plus courantes. Si, en France, le phénomène tarde à se concrétiser, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont des terrains, où la concurrence est rude : Mondo, Atom, Tandem, Starling Bank, N26, Fidor...
Néanmoins, le modèle économique d’une banque mobile « n’est pas pérenne, ni porteur de rentabilité », explique Bruno de Saint-Florent, du cabinet Oliver Wyman. Le contexte de taux d’intérêt bas est pénalisant. De plus, les jeunes actifs sont amenés à terme à se tourner vers des banques traditionnelles, pour accéder notamment à des prêts immobiliers. Si certaines banques mobiles, comme Starling Banks, bénéficient d’importantes levées de fonds, d’autres, comme Fidor, choisissent de s’adosser à de grands groupes.
La banque mobile Fidor passe sous le giron BPCE
Si le groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne) n’a pas été le plus réactif à l’arrivée des banques digitales, force est de constater un changement de cap depuis un an. En octobre 2015, BPCE faisait main basse sur 85 % de la société Le Pot Commun, puis, en mai 2016, faisait l’acquisition de Sereniplay. Aujourd’hui, c’est le rachat de la banque mobile Fidor, qui est annoncé. Cette fintech, fondée en 2009 par Matthias Kröner, comptabilise 120 000 clients en Allemagne et au Royaume-Uni.
Le fonctionnement de cette « Banque entre amis » met l’accent sur sa communauté, dont les principaux membres actifs sont récompensés. Ainsi, chaque client peut interroger directement cette néo-banque, délivrer des conseils d’épargne, suggérer de nouveaux produis bancaires, ou encore évaluer les services financiers proposés. François Ferrol, président du Directoire du Groupe BPCE, déclare réfléchir « évidement à lancer l’offre de banque mobile Fidor en France. Mais celle-ci n’a pas vocation à être intégrée au réseau des Caisses d’épargne ou des Banques populaires. ».