Les Banques en ligne à l'offensive sur le crédit immobilier à taux bas

Les Banques en ligne à l'offensive sur le crédit immobilier à taux bas

L'offre de crédit immobilier en ligne des banques ne s'est jamais portée aussi bien. Les raisons : la concurrence que se livrent les banques en ligne avec des taux toujours plus bas, dans un contexte où les taux d'intérêt continuent de baisser.
Banques en ligne

Rédigé par Nathalie Jouet

le 13 Septembre 2016

Les taux d’emprunt immobilier actuels sont les plus faibles depuis 1945. En effet, la politique de taux zéro menée par la Banque centrale européenne a fait chuter le coût du crédit immobilier. Soucieuses d’atteindre leurs objectifs, les banques offrent des conditions d’emprunt à l’avantage des emprunteurs.

Après plusieurs mois de baisses ininterrompues, les taux d’intérêt affichent de nouveaux records. Les seuils de 1 % et 2 % ont été atteints permettant d’emprunter à un taux de 1,45 % sur 15 ans et même 1,90 % sur 25 ans. Cette chute des taux favorise les profils "aisé" qui peuvent emprunter à des taux exceptionnels. Ainsi, les meilleurs dossiers pourront emprunter à moins de 1 % ou 0,90 % sur 15 ans.

ING Direct et Boursorama abaissent leurs taux de crédit immobilier à 24 heures d’intervalle

Le 7 septembre dernier, ING Direct a diminué son taux d’appel de 1,59% à 1,39%. La banque a donc modifié les caractéristiques du crédit en abaissant la durée d’emprunt de 15 à 10 ans ainsi que le montant du prêt concerné. Boursorama, sa principale concurrente a répliqué dès le lendemain en baissant pour la première fois depuis le mois de juin le TEG qu’elle affiche pour un prêt de 14 ans, passant de 1,56 % à 1,46 %.

Il est difficile de comparer les taux entre eux puisque ceux-ci ne portent pas sur la même durée d’emprunt ni sur le même montant. En effet, Boursorama propose un montant de 100 000 euros et ING Direct 200 000 euros. On peut donc difficilement rapprocher les TEG aux taux fixes nominaux. Cependant, on peut malgré tout comparer les taux nominaux proposés dans ces deux banques en ligne. Le taux nominal chez ING Direct pour un crédit de 200 000 euros sur 20 ans est de 1,35 % et 1,32 % chez Boursorama.

Des banques qui restent agressives avec une tendance baissière des taux

Suite à la chute des taux, le traitement des dossiers a ralenti, les banques donnant la priorité aux dossiers d’acquisition qui doivent respecter une date butoir. Pour autant, la production de crédits n’est pas à l’arrêt. Les banques tentent de respecter leurs objectifs commerciaux encore non atteints pour 2016. Cela passe par la conquête offensive de nouveaux dossiers. Par ailleurs, il est toujours possible de renégocier un emprunt en cours ou souscrire un nouveau prêt, d’autant que les baisses devraient se prolonger durant le mois de septembre.

Malgré un mois de juin marqué par la baisse des taux, en juillet, plusieurs banques ont continué d’abaisser leurs taux de 0,05 % à 0,10 % en moyenne. Cette baisse est pratiquée avec des écarts importants visibles au sein d’une même banque selon le profil et le niveau de revenu des emprunteurs.

La baisse des taux a contribué à relancer le pouvoir d’achat des ménages les plus aisés puisque les plus modestes s’endettent sur une plus longue période avec des taux supérieurs. Des taux aussi bas devraient donc également relancer les capacités d’investissement des entreprises. Ces placements rapportant peu, les entreprises en profitent alors pour restructurer leurs dettes.

L’État de son côté emprunte aux banques à des taux nuls voire négatifs de telle sorte que désormais un tiers de la dette mondiale porte dorénavant des taux d’intérêt négatif, une situation inédite. Les banques manifestent leur inquiétude car leurs marges diminuent. Elles mènent en Europe des actions orientées vers la réduction des coûts par l’intermédiaire de suppression de postes ou d’économies d’échelle.

A qui doit-on cette baisse historique ?

L’attitude des banques y a contribué puisqu’elles ont prêté près de 16 milliards d’euros par mois depuis le début de l’année 2016, mais pas seulement. En effet, la faiblesse des taux sur les marchés obligataires avec des OAT au plus bas a également participé à ce phénomène. La chute des taux est aussi la conséquence indirecte de la politique menée par la BCE et du Brexit qui poussent les investisseurs à choisir la dette des pays les plus sûrs comme l’Allemagne ou la France entrainant la volatilité durable des marchés financiers.

Une telle situation fausse la mesure du risque et participe à la création de bulles financières. On l’a vu la dernière fois en 2007 lorsque les taux ont remonté après le krach de la bulle internet en 2000. Cela avait en effet, déclenché la crise des "subprimes" aux Etats-Unis. Malgré les conséquences que cette baisse pourrait entrainer, elle devrait se poursuivre jusqu’au début de l’année 2017 selon les experts.



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