Une synergie Banque-FinTech déjà active
L’objectif de cet événement était de « faire le point sur l’état de l’art en matière de FinTechs et fédérer les acteurs », ainsi que de « comprendre les enjeux de la FinTech aujourd’hui ». C’était aussi l’occasion de faire un état des lieux de la relation entre les banques, et les néo-banques. Alors que ces dernières revendiquaient leurs volontés de « faire sauter la banque », le constat vers une collaboration accrue et indispensable se dessine.
Pour Isaline Merle d’Aubigné, responsable d’études économiques à la BPI, et auteure d’un rapport intitulé « Disrupter la banque pour la sauver », la synergie est de rigueur, les startups apportant leur « agilité » et les banques « leur connaissance et leur base client ». Actuellement, « le marché s’est rendu compte que la FinTech était une solution mais que les gens n’avaient pas [pour autant] déserté les banques ». Les partenariats stratégiques, comme ceux liant le Crédit Mutuel Arkéa et Yomoni (gestion d’épargne), Fortunéo Banque et Leetchi (paiement en ligne), ou encore Boursorama Banque qui confirmait son développement en mai 2015 avec le rachat de Fiduceo (agrégateur bancaire), illustrent cette synergie.
Banque et FinTech : un partenariat de façade ?
Cette connexion, entre des établissements bancaires installés et des startups désireuses de renverser la table, a permis aux premières de prendre conscience d’une dérive : le client passait derrière la valorisation des produits bancaires. Les FinTechs se sont engouffrées dans cette brèche, en proposant un service personnalisé aux usagers bancairesRésultats : le nombre de start-up a explosé laissant un large choix de FinTech aux services des usagers. La demande est là, puisque, dans une étude publiée par la startup TransferWise, début 2016, interrogeant les Français sur l’impact des FinTechs, 72 % d’entre eux déclaraient qu’ils « n’hésiteraient pas à recourir aux FinTechs pour disposer des services fournis aujourd’hui par leur banque ».
Les banques ont senti la menace face à cette soif de technologie, d’inter-connectivité, de transparence et d’applicatif. Pour Vincent Ricordeau, cofondateur du site de crowdfunding KisskissBankbank, les « FinTechs comblent les carences des banques ». Certains dirigeants assument une concurrence plus exacerbée avec les banques. Pour le fondateur de Morning, Eric Charpentier, il s’agit de « réveiller le monde bancaire », alors qu’Olivier Goy, créateur de Lendix, constate qu’il « ne se passe pas grand-chose », malgré les bonnes intentions.
Face à l’arrivée des Gafa sur le marché, FinTechs et Banques ont cependant un adversaire en commun, qui devrait les obliger à s’entendre de gré ou de force.