Paiement en ligne : pourquoi les banques se livrent-elles à cette course ?

Paiement en ligne : pourquoi les banques se livrent-elles à cette course ?

Outre l'entrée en vigueur, en février 2017, de la Loi Macron et de son dispositif sur la mobilité bancaire, les banques traditionnelles doivent prendre en considération les évolutions promises par la DSP2.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 07 Décembre 2016

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Banque : un environnement réglementaire en pleine effervescence

Changer de banques plus facilement, voilà un bouleversement dans l’univers très stable des établissements bancaires classiques. Les banques en ligne et les « comptes sans banque », moins onéreux et plus flexibles, sont à l’affût. L’effet de volatilité de cette clientèle, susceptible de quitter leur giron, est renforcé par l’adoption au Parlement européen de la directive sur les services de paiement (DSP2).

Celle-ci pointe trois objectifs pour janvier 2018 : établir un cadre légal dans la zone euro (SEPA) pour les services de paiement, autoriser les moyens de paiement transfrontaliers simples et sécurisés, et ouvrir le marché du paiement pour développer la concurrence et abaisser les coûts pour les usagers. Pour Françoise Mollet, consultante pour le cabinet de conseil Investance, « la DSP2, qui facilite l’usage des agrégateurs de comptes et des services de paiement tiers, est un plus grand danger que la loi Macron. (…) Les banques doivent trouver la parade, en fidélisant d’urgence leurs clients. ».

La fidélisation client : l’arme face aux agrégateurs ?

Les sociétés FinTech, spécialisées dans les services financiers innovants à moindre coût, entrevoient un espace entre les banques traditionnelles et leur clientèle dans lequel elles s’engouffrent. Le risque pour les banques est de perdre le lien direct avec le client, qui pourra bientôt piloter ses différents comptes bancaires par le biais d’agrégateurs depuis une simple application mobile.

D’ores et déjà, la course est lancée, HSBC France proposant depuis octobre une application gratuite de gestion budgétaire sur iPhone comme sur Android. L’outil a été développé de concert avec Linxo, dont les actionnaires sont le Crédit Mutuel Arkéa, et le Crédit Agricole. En partenariat avec Fiducéo (propriété de Boursorama, filiale de la Société Générale), le Crédit du Nord lance son service d’agrégation, la Société Générale l’année prochaine. BPCE a choisi de développer une alternative en interne, tandis que le Crédit Agricole, en lien avec Linxo, proposera d’abord ce service aux clients de sa banque en ligne BforBank, dès 2017.

Devant le risque d’une "ubérisation" des services de paiement en ligne, les banques n’ont d’autres choix que d’établir une relation client de proximité, de consolider le degré de fidélisation, et de se connecter avec les acteurs innovants que sont les FinTechs.



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