La suspension d’agrément de Morning Banque a été levée le 29 décembre dernier par l’ACPR. En effet, la FinTech est parvenue à proposer un plan de financement grâce au soutien de son actionnaire principal, la Maif. C’est une bonne nouvelle pour les 75 000 clients de la banque qui vont pouvoir récupérer leurs fonds bloqués depuis le 1er décembre. Ses 48 salariés pourront recevoir leurs salaires grâce à l’accord temporaire qui a été convenu mi-décembre avec la Maif.
La FinTech Morning Banque peut de nouveau proposer ses services bancaires
L’ACPR avait suspendu l’agrément de la banque Morning pendant 29 jours après avoir constaté qu’elle avait ponctionné une somme de 500 000 euros sur son compte de cantonnement en septembre dernier pour la reverser sur un compte à terme. En effet, la startup souhaitait utiliser cette somme comme caution après de Mastercard pour lancer ces nouvelles cartes bancaires. Cette sanction de l’ACPR était intervenue alors que Morning Banque présentait des difficultés de trésorerie et n’était pas en accord avec la stratégie souhaitée par la Maif, son principal investisseur.
Morning peut désormais relancer ses activités. L’ACPR précise que des sommes ont été versées les 23 et 27 décembre afin de compenser l’insuffisance de cantonnement supplémentaire constatée par le commissaire aux comptes. Ce compte a également été crédité d’un virement de plus de 6 000 euros. Une part de ces fonds provient du rapatriement des sommes données en garantie à Mastercard. La Maif a également contribué à la levée de la sanction de l’ACPR en fournissant le complément nécessaire sur le compte de cantonnement.
Un compromis trouvé entre Morning et la Maif
La décision de l’ACPR découle directement d’un accord convenu entre Morning Banque et la Maif. En effet, les deux établissements se sont accordés à l’issue de deux réunions ayant eu lieu le 16 décembre. Malgré leur désaccord concernant la stratégie à adopter, la Maif s’est une nouvelle fois engagée à soutenir financièrement la startup au moins à court terme pour lui permettre de poursuivre ses activités. Fin décembre, trois investisseurs avaient manifesté leur volonté de reprendre la FinTech Morning. Il s’agit de la banque Edel, Treezor, une entreprise qui propose des services de paiements, et Mutualizer. Les actionnaires de Morning étudieront leurs projets jusqu’au 15 janvier prochain. En attendant, les salariés de la startup toulousaine mettent tout en œuvre pour trouver des solutions qui lui permettront de refaire surface.
Morning saura-t-elle rebondir de cette crise ?
Si la Maif a contribué financièrement au sauvetage de Morning Banque, elle souligne cependant que cela reste temporaire. Lors de son arrivée au mois de septembre 2015, le groupe d’assurance avait investi plus de 4 millions d’euros dans la startup. Aujourd’hui, la Maif envisage de se désengager pour laisser la place à un autre investisseur. Les relations entre les deux établissements se sont dégradées depuis le mois de septembre 2016. Éric Charpentier reprochait à la Maif de ne pas vouloir le suivre dans son projet d’introduire Morning en bourse. Si l’ACPR considère pour le moment que les sommes versées sur le compte de cantonnement de la banque en ligne suffisent pour relancer son activité, Morning devra à terme se tourner vers un autre repreneur dans le cas où la Maif se désengage.
Maintenant que la banque en ligne a repris ses activités, reste à savoir si les clients accorderont toujours leur confiance à Morning. Effectivement, leurs comptes ont été bloqués pendant 29 jours et des sommes de plusieurs milliers d’euros sont restées indisponibles quelques jours avant Noël. Certains clients se sont plaints notamment du manque de communication de la banque sur ses activités. L’équipe de Morning a présenté des excuses à l’ensemble de ses clients. Elle se dit désormais soulagée de la levée de suspension de son agrément et prévoit déjà le lancement de ses premières cartes bancaires qui seront prochainement disponibles. Quel sera l’impact de cette crise sur la poursuite des activités de Morning ? La Maif restera-t-elle son actionnaire principal ? Les réponses à ces questions devraient se préciser durant les prochains jours.