Mobilité bancaire : quels sont les premiers effets ?
Depuis le 6 février dernier, un client peut signer un mandat de mobilité à sa nouvelle banque. Celle-ci effectue alors les démarches nécessaires auprès de l’ancienne banque du client et des organismes concernés (virement, prélèvement). L’objectif est de fluidifier le secteur bancaire en augmentant le taux d’attrition jugé trop bas (4 % en France contre 9 % en Europe).
Les établissements ont mis en place de vastes campagnes de communication sur ce sujet à la fois par des spots télévisés et des encarts publicitaires sur les réseaux sociaux. D’autres en ont profité pour instaurer des primes afin d’attirer les clients : 130 € chez BforBank, 250 € chez Axa Banque. S’il demeure difficile de saisir les premiers effets, les mouvements semblent toutefois d’ampleur limitée. Plus agiles et plus flexibles, les banques en ligne comptent pourtant en profiter en bonifiant cette opportunité de la loi Macron pour acquérir des parts de marché auprès des banques traditionnelles.
Un changement qui profite aux banques en ligne
Boursorama attire toutes les attentions avec une politique qualifiée d’agressive notamment par LCL ou BforBank. Pascal Pflieger, directeur général adjoint de BforBank avance le chiffre de 148 mandats sortants dont « 135 proviennent d’un concurrent en ligne qui a fortement communiqué sur une opération commerciale spécifique, à savoir le versement d’une prime associée à la souscription au service de mobilité bancaire. ». Il s’agit bien de Boursorama qui offrait une prime de 30 € aux clients qui sollicitaient la prestation de changement de domiciliation. Cette politique a permis à Boursorama d’annoncer le 23 février la signature de 16 000 mandats entrants.
De son côté, Grégory Guermonprez, directeur France de Fortuneo, déclare « 20 fois plus de mandats entrants que sortants ». Les demandes sont principalement émises par des clients des banques traditionnelles. Fortuneo constate une hausse de 20 % des ouvertures de comptes par rapport à l’an passé sur la même période. Chez Axa Banque, ce chiffre grimpe à 57 %.
Enfin monabanq., contactée par la rédaction, n'a pas communiqué de chiffres mais précise qu'avec le kit de transfert, que la banque en ligne proposait déjà, le process est bien rodé. « Nous avons certes des volumes plus importants depuis le 6 février, mais la loi a facilité les choses. Alors qu’avant nous pouvions prendre du temps à contacter tous les établissements concernés et à obtenir les éléments, aujourd’hui, ce temps nous le gagnons. Cela nous permet donc d’absorber les volumes sans souci. », souligne la direction de monabanq.
Ces frémissements attirent de nouveaux concurrents prêts à investir le marché de la banque en ligne comme Fidor, Orange Bank, Leclerc ou encore Carrefour banque.