Spendesk, alternative aux offres bancaires pour les pro

Spendesk, alternative aux offres bancaires pour les pro

Depuis 6 mois, la jeune FinTech propose une solution aux PME européennes pour gérer leurs paiements. Spendesk souhaite prendre une place de leader sur le marché. Interview de Rodolphe Ardant, co-fondateur et CEO de Spendesk.
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 12 Avril 2017

rodolphe ardant ceo Spendesk

Spendesk dispose du bon produit pour se positionner sur le marché en tant que leader.

" Les startups et les PME qui ont donc besoin d’une alternative aux offres bancaires traditionnelles " : Rodolphe Ardant

Banques-en-ligne.fr (BEL) : Pouvez-vous nous présenter votre offre ? A quelle cible s’adresse-t-elle ?

Rodolphe Ardant (RA) : La mission de Spendesk est de complètement repenser la façon dont les entreprises gèrent leurs dépenses et leurs paiements. Avec le e-commerce et la digitalisation des services, les habitudes d’achat et de paiement ont évolué pour les particuliers, ce que les banque en ligne ont bien compris en passant au “100% mobile” et en proposant des cartes virtuelles par exemple. Les mêmes transformations digitales touchent les startups et les PME qui ont donc besoin d’une alternative aux offres bancaires traditionnelles afin d’effectuer et de gérer leurs paiements plus efficacement.

Nous proposons donc une solution en ligne permettant de générer et contrôler des cartes de paiement qui sont connectées en temps réel à un tableau de bord intelligent. Les collaborateurs ont ainsi accès à un moyen de paiement simple, sécurisé et sous contrôle : des cartes virtuelles à usage unique pour les achats en ligne et des cartes physiques Mastercard pour les frais de déplacement. Ils sont autonomes, ne sont plus bloqués au moment de faire un achat et n’ont plus besoin de remplir de notes de frais.

Pour le management et la finance, Spendesk fournit un reporting consolidé en temps réel de tous les paiements effectués. Notre solution permet de définir des plafonds de dépenses par personne et de mettre en place un système d'approbation des demandes d'achats clair et efficace. L'argent disponible sur une carte Spendesk, qu’elle soit virtuelle ou physique, est contrôlable en temps réel par l'équipe finance. C'est simple et transparent, il n'y a pas de mauvaise surprise. Selon son rôle, chacun a accès à ses paiements et/ou aux paiements de son équipe depuis son ordinateur et depuis l’application mobile Spendesk qui permet également de prendre en photo tous les justificatifs de frais de déplacement et les réconcilie automatiquement au bon paiement. Nous simplifions vraiment la comptabilité en automatisant la récupération de toutes les factures, réconciliant automatiquement tous les paiements, gérant l’export vers les logiciels comptables etc.

Nous utilisons les dernières innovations bancaires pour créer cette solution intelligente dédiée aux PME européennes de 10 à 2 000 salariés. Nous ne remplaçons pas la banque traditionnelle mais nous nous intégrons dans un process permettant de fournir aux employés une expérience d’achat simple tout en garantissant aux entreprises la sécurité de leurs moyens de paiement. À terme, nous souhaitons traiter tous les modes de paiements (virements, sepa, paypal, etc.).

" Savoir en temps réel ou va l’argent de la société est un vrai avantage " : Rodolphe Ardant

BEL : Quels sont les avantages pour une entreprise, de s’abonner à vos services ?

RA : Savoir en temps réel ou va l’argent de la société est un vrai avantage lorsqu’on cherche à maîtriser ses coûts. Spendesk permet de réellement contrôler ses dépenses. En plus, nos utilisateurs ont pu abolir la note de frais, gagner plusieurs heures par mois en simplifiant leur comptabilité, ils gèrent tous leurs abonnements en ligne (serveurs, outils SaaS, dépenses marketing etc.) de façon centralisée et gagnent en productivité puisque leurs collaborateurs ne sont plus bloqués au moment de faire un paiement.

Spendesk permet à tout le monde de se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée plutôt que de perpétuellement vivre des points de friction. Être dérangé à chaque fois que quelqu'un a besoin de la carte de la société, devoir deviner à la fin du mois qui a payé quoi, retrouver toutes les factures manquantes, traiter les remboursements de notes de frais sont autant de source d’inefficacités qui n’ont plus lieu d’être avec Spendesk. Pour une entreprise de 40 personnes par exemple, nous estimons à 900€ par mois le gain que permet notre solution.

" Nous pensons éventuellement à nous associer aux banques afin de distribuer notre service auprès de leurs clients PME " : Rodolphe Ardant

BEL : Envisagez-vous des partenariats avec des banques en ligne ?

RA : Il existe aujourd’hui relativement peu d’offres venant des banques en ligne adressées aux professionnels. Ces derniers ont été oubliés dans la numérisation des services bancaires. De nouveaux acteurs sont en train d’arriver comme par exemple l’offre pro Boursorama.

L'enjeu de Spendesk n'est pas de devenir une banque, mais d'intégrer les complexités qui sont propres aux entreprises directement au sein de leurs moyens de paiement. Nous transformons l'expérience que les entreprises ont de leur banque tout en conservant leur relation. Nous pensons éventuellement à nous associer aux banques afin de distribuer notre service auprès de leurs clients PME.

BEL : Votre entreprise est créée depuis 6 mois, pouvez-vous nous dresser un premier bilan de vos activités par rapport à vos objectifs de démarrage ?

RA : Nous avons une forte traction et des retours très positifs de nos clients à qui nous changeons vraiment la vie. Nous avançons très rapidement et sommes passés de 0 à 400 clients tels que Deezer, Drivy, Ulule, Webedia et La Ruche Qui Dit Oui en quelques mois. Nous ne nous limitons pas au marché français, Spendesk est disponible pour toutes les entreprises européennes et nous avons de plus en plus de clients au Royaume-Uni et en Allemagne. Cela nous permet également de cibler des ETI qui ont plusieurs filiales répartie en Europe qui peuvent ainsi suivre les dépenses de toutes leurs branches dans Spendesk. Nous sommes désormais une équipe de 17 personnes et nous allons encore recruter dans les prochains mois. Nous avons récemment célébré les 12 millions d’euros ayant transité sur la plateforme Spendesk !

" Nous avons de très grosses ambitions et avons le bon produit pour prendre une position de leader sur ce marché " : Rodolphe Ardant

BEL : Vous avez levé 2 millions d’euros en janvier 2017, comment comptez-vous utiliser ces fonds ?

RA : Nous allons nous concentrer sur deux axes : le premier est l’amélioration de notre produit et le deuxième croître le plus rapidement possible. Nous prévoyons de recruter dans toutes les équipes : tech, sales, marketing, customer success. Au delà de l’utilisation de ces fonds, cette levée est une vraie marque de confiance car nous comptons parmi nos business angels plusieurs dirigeants des entreprises clientes qui ont utilisé Spendesk en avant-première lors de notre phase pilote. Ces dirigeants ont été convaincus en utilisant l’outil dans leurs propres sociétés et ont été les premiers à vouloir investir !

BEL : Comment voyez-vous l’avenir pour Spendesk ?

RA : La solution que nous apportons aux entreprises répond à un vrai besoin qui est très mal adressé sur le marché européen. Nous avons de très grosses ambitions et avons le bon produit pour prendre une position de leader sur ce marché. La manière de travailler et plus particulièrement de consommer dans le monde professionnel est en train de changer et nous sommes extrêmement bien positionné pour y jouer un rôle majeur.



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