Le prix et l'offre bancaire : éléments clés de la banque en ligne

Le prix et l'offre bancaire : éléments clés de la banque en ligne

Le taux de pénétration des banques en ligne atteint 10 % et la part des clients possédant un compte chez ces acteurs du digital a progressé de 20 % en un an. La gratuité et l'élargissement de l'offre semblent porter leurs fruits.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 25 Avril 2017

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Les banques traditionnelles à la recherche de marge de manœuvre

L’étude pilotée par Panorabanques pour le journal Le Parisien au début de l’année 2017 indiquait une hausse annuelle des frais bancaires de 1,7 %. En deux ans, les frais bancaires bondissaient même de 4,2 %, pour s’établir en moyenne à 193,80 € par an. Pourquoi ? Parce que les établissements bancaires cherchent à dégager des marges de manœuvre pressurisées par le contexte des taux bas et les nouvelles mesures réglementaires mises en place au niveau européen pour atténuer les risques de défaillance. Résultat : 114 banques sur 158 (72 %) augmentent leurs frais, 9 les maintiennent et 35 les diminuent.

Cette étude est corroborée par celle réalisée par le cabinet Sémaphore Conseil pour le journal Le Monde qui a interrogé 144 banques françaises. Les frais de tenue de compte sont passés de 12 € en 2016 à 18 € en 2017. L’exemple le plus parlant est celui de la Banque Postale dont les frais de tenue de compte atteignent 12 € par an en 2017 contre 6,20 € l’année précédent. En quatre ans, ce tarif a été multiplié par 3. Selon l’étude Panorabanques, ce sont 107 établissements qui en ont mis en place contre seulement 53 en 2013. La hausse envisagée est de 11 % avec un coût moyen de 18,10 €. A ce petit jeu, les banques en ligne continuent d’être les plus attractives.

Banque en ligne : l’attractivité des tarifs toujours de mise

Les différents comparatifs réalisés entre banques traditionnelles et banques en ligne vont tous dans le même sens : les secondes sont plus avantageuses financièrement que les premières. Pour conquérir des parts de marché, leurs prix sont forcément plus agressifs. La gratuité est d’ailleurs une force commerciale évidente et régulièrement soulignée. Ainsi, les banques en ligne ne facturent aucuns frais de tenue de compte pour leurs clients. Et les autres frais suivent cette même politique tarifaire. Ainsi, un client ne déboursera rien chez Boursorama, Fortuneo, Hello bank! ou encore BforBank concernant les opérations de frais de tenue de compte, de virement, de carte bancaire, d’envoi de chéquier et six retraits d’espèce.

Pour ING Direct, aucune dépense également à condition de respecter un des deux critères suivants : verser 1 200 € par mois ou posséder un encours de 5 000 €. Si ce n’est pas le cas, le client doit s’acquitter de 5 € par mois. Enfin, monabanq est également sur la même ligne, faisant toutefois payer des frais d’assurance moyen de paiement à hauteur de 24 € par an. Notez au passage que nombre d’établissements ont aligné leur commission d’intervention liée aux dépassements de découvert sur le plafond autorisé, à savoir 8 € par opération. Si des banques traditionnelles comme La Banque Poste ou le Crédit mutuel Maine Anjou se positionnent en dessous de ce plafond, les banques en ligne n’occasionnent sur cette question aucun coût pour le client.

Banque en ligne : un taux de pénétration en nette hausse

Certes, les banques en ligne n’en sont pas encore à bousculer l’ordre établi, mais leur tarification attractive et leur offre bancaire enrichie au fil des années (crédit, épargne, assurance, bourse…) tendent à séduire un public plus large. Longtemps, le profil robot du client s’est cantonné à l’urbain, un homme cadre supérieur qui gagnait 3 000 € par mois. Ce profil était d'ailleurs plus à même de gérer ses finances personnelles depuis un écran d’ordinateur et une application mobile. Cependant, ce temps est révolu, les banques en ligne présentent un taux de pénétration de 10 % selon une étude menée par Simon Kucher et Research Now (8,3 % en 2015). La base clientèle s’ouvre automatiquement vers les femmes, les jeunes, la province et les catégories socioprofessionnelles moins privilégiées.

La communication et l’image des banques en ligne auprès du grand public payent. Ces nouveaux clients sont séduits par l’accès à une carte bancaire gratuite, à la réalisation d’économie sur les frais de tenue de compte et à l’option d’offres de bienvenue attrayantes. Ce ressenti se traduit dans les analyses des banques les moins chères en fonction des profils des clients. Si les critères d’exigence de revenu excluent les jeunes âgés de moins de 22 ans, les banques en ligne trustent le podium pour les employés (Boursorama, Fortuneo, ING Direct), les cadres moyens (Boursorama, BforBank, ING Direct), les commerçants (Boursorama, Fortuneo, ING Direct, BforBank), les cadres supérieurs (Boursorama, BforBank, ING Direct) et les chefs d’entreprises (Fortuneo, BforBank).

Les banques en ligne ont donc une double stratégie : conserver une attractivité tarifaire et étoffer l’offre à l’instar des crédits en ligne. Reste à voir si cette ligne sera assez solide face à l’arrivée d’autres acteurs comme les néobanques ou les mastodontes tels qu’Orange Bank ou Carrefour avec son offre C-Zam.



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