L’AMF riposte aux arnaques des placements alternatifs
Face aux faibles rendements des placements financiers classiques, l’attrait des actifs réels est tentant. De l’or aux diamants en passant par l’énergie photovoltaïque, le vin ou les hectares de forêt, les rendements affichent des taux défiant parfois toute concurrence. Mais ces propositions de biens atypiques qui pullulent actuellement ne sont pas sans risque, tant les escroqueries dénoncées et débusquées se multiplient. Les rendements n’atteignent pas vraiment les niveaux annoncés au départ. Parfois, l’épargnant se trouve devant l’impossibilité de recouvrer les fonds engagés.
Face à ces arnaques répétées, l’Autorité des marchés financiers (AMF) hausse clairement le ton. Elle a tout simplement suspendu temporairement la commercialisation de ces produits. L’AMF dénonce un placement cynique, « car le client est incité à payer pour un bien qu’il ne verra jamais et dont il ne peut être certain qu’il existe ». D’ores et déjà, trois mises en garde ont été publiées à l’endroit de sociétés proposant des diamants d’investissement et qui ne s’avéraient être, en France, que de simples boites à lettres.
L’autorisation de l’AMF devient obligatoire
D’après les évaluations de la commission des finances du Sénat, « 40 % des Français ayant réalisé des placements de ce type déclarent avoir été victimes d’une arnaque ». Pour éliminer les escroqueries et mieux accompagner les épargnants parfois un peu naïfs, l’AMF indique que les commerçants de placements atypiques devront montrer patte blanche et obtenir une autorisation. Ce contrôle devient un préalable et n’intervient plus uniquement a posteriori. L’idée est de mesurer la probité des acteurs ainsi que leur honorabilité et la qualité de l’information fournie à leurs clients. L’AMF scrutera désormais le CV et le casier judiciaire du vendeur.
Sans cette autorisation, l’activité restera suspendue et interdite. Cette démarche devrait réduire le nombre de société fantômes ou ceux qui s’amusent à créer des montages pyramidaux type Ponzi. Cette actualité ne signifie pas pour autant que tout ce secteur du placement financier atypique est vérolé. Ainsi, acheter un diamant pour le revendre plus cher et réaliser une plus-value juteuse est parfaitement autorisée et envisageable.
Néanmoins, cette catégorie de placements mérite d’être un minimum initié aux arcanes du marché de la pierre précieuse, des vignobles, des tableaux et autres timbres. D’où la clarification de l’AMF sur les intermédiaires qui profitent du flou régnant et d’un manque de connaissances des épargnants.