Placement d’épargne : les spécificités françaises
L’étude diligentée par la société de gestion d’actifs américaine, Legg Mason, portant sur les placements financiers opérés dans 17 pays à travers le monde, montre que les Français sont les champions européens de l’épargne. 30 % d’entre eux disent choisir l’épargne plutôt que la dépense, alors que la moyenne européenne est de 18 % (17 % dans le monde). Près de 56 % des Français précisent qu’ils possèdent une épargne sans la placer pour autant, et un sur quatre révèle ne pas vouloir changer de stratégie, contre 45 % pour la moyenne de l’étude.
La retraite en point de mire
Encore plus méfiants depuis la crise financière de 2008, les Français souhaitent mettre de l’argent de côté afin de conserver leur niveau de vie au moment du passage à la retraite. D’ailleurs, plus de 6 sondés sur 10 dans l’hexagone indiquent que les effets négatifs de la crise continuent encore de peser sur eux. Et la caricature du Français indécrottable pessimiste n’est pas loin de coller à la réalité, lorsque l’étude souligne que ces derniers s’attendent à de faibles performances des investissements sur l’année à venir.
L’immobilier comme seul horizon
Autre singularité: l’attrait pour les placements immobiliers. Les Français y accordent deux fois plus d’actifs que les autres, sachant que 23 % des personnes interrogées voient dans l’immobilier le meilleur choix d’investissement. C’est le score le plus élevé en Europe. Il faut dire que l’immobilier est avant tout perçu comme une valeur refuge, toujours dans l’optique de se constituer un patrimoine utile à l’arrivée de la retraite. A ce titre, les investissements domestiques représentent 88 % des montants placés, ce qui met la France en deuxième position, derrière la Chine, sur ce critère. Seule la génération des millennials permet d’entrevoir un virage sur ces questions, 48 % des 18-35 ans se disant prêts à prendre plus de risques.
Notons que les Français ne sont pas dupes sur leurs spécificités, jugeant eux-mêmes leur approche « quelque peu conservatrice » pour la moitié, et même carrément « très conservatrice » pour le tiers.