4 ans de mesures pour l'inclusion bancaire : où en est-on ?

4 ans de mesures pour l'inclusion bancaire : où en est-on ?

Depuis 2013, la loi de séparation et de régulation des activités bancaires impose de mieux prévenir et détecter les difficultés, d'offrir à tous un accès à un compte et à des services bancaires et de mieux protéger les ménages surendettés. État des lieux.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 12 Juillet 2017

4 ans de mesures pour inclusion bancaire ou en est on

Inclusion bancaire : les chiffres en 2016

Né de la loi de séparation et de régulation des activités bancaires de 2013, l’Observatoire de l’inclusion bancaire brosse un tableau chiffré des personnes en situation de fragilité bancaire. Il notifie aussi les actions à mener pour remédier au problème de l’insertion économique et sociale. Dans son rapport de 2016, l’observatoire recense 3 millions de personnes en situation de fragilité bancaire, dont 500 000 ne possèdent pas de comptes de courant bancaire malgré l’existence du droit au compte.

Toutefois, il faut se féliciter du recul du surendettement (- 11 %), faisant suite à une baisse de 6 % en 2015, et de 2 % en 2014. La loi Lagarde votée en 2010, qui encadre la distribution des crédits à la consommation, n’est pas étrangère à ces résultats. Parallèlement, le micro-crédit progresse avec un encours établi à 1,4 milliard d’euros (+ 32 % en 3 ans). Cette solution allie sélection et accompagnement personnalisé des projets.

Loin des ambitions envisagées au départ

Depuis 2013, des tarifs sont aménagés pour les clients les plus précaires. Les banques s’engagent à leur proposer une offre spécifique, réunissant un package de services essentiels à un prix approprié. L’observatoire indique que 250 000 offres spécifiques ont été souscrites, ce qui concerne 10 % de la population. Ce chiffre est loin des ambitions escomptées lors du vote de la loi. Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, il s’agit « d’un bon début » mais estime « que cette procédure n’est pas encore suffisamment connue ou promue ».

Il faut par ailleurs noter qu'en dehors du dispositif règlementaire, des acteurs se sont engouffrés dans la brèche : ainsi banques en ligne et FinTech proposent aujourd'hui des solutions alternatives aux personnes en situation de fragilité financière telle que la banque en ligne, monabanq (Compte Tout Compris pour 2€ par mois), ou encore les comptes de paiement sans autorisations de découvert, Compte Nickel et C-Zam.

Autre chantier : l’éducation financière. La Banque Centrale fait des efforts en matière de prévention. L’institution a en effet lancé un portail en 2017, contenant sept rubriques, afin d’accompagner les personnes en difficulté financière. François Villeroy de Galhau assume de vouloir développer en parallèle du volet correctif, « le volet préventif notamment avec l'offre spécifique et l'éducation financière, qui est une nouvelle frontière. L'accessibilité ce n'est pas seulement avoir un compte et une carte : c'est aussi donner les moyens et le savoir-faire » afin de gérer son budget.

L’éducation financière est plus qu’utile, quand on observe, avec une étude Allianz, que les Français arrivent en dernière position en termes de culture financière...



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