Lancement d’Orange Bank : 2 mois de report...ou plus
Le bad buzz est imparable mais face aux problèmes techniques rencontrés sur l’application mobile d’Orange Bank, Stéphane Richard, PDG du groupe Orange, a dû se résoudre à reporter le lancement de la banque en ligne. Véritable feuilleton de l’année 2017, l’arrivée d’Orange Bank, dont le modèle s’inspire des néo-banques comme N26, est différée. Même si l’annonce a été faite en catimini via Paris Match, les réseaux sociaux se gaussent et les concurrents claironnent sur l'exigence sous-estimée de leur métier : « Construire une banque prend du temps, souvent l'informatique présente une complexité que l'on n'avait pas prévue au départ... », fait remarquer le directeur d'un réseau bancaire français. La précipitation et un certain manque d’humilité sont les principaux couacs mis en avant. La comparaison avec La Banque Postale est aussi criante, celle-ci prenant deux ans pour fourbir ses armes avant de lancer sa banque mobile.
Retard dans la commercialisation : une décision assumée
Stéphane Richard minimise la portée médiatique de ce report tout en reconnaissant que l’annonce de la date de lancement était prématurée par rapport aux conclusions des phases de tests. Ouverte à certains salariés depuis le 15 mai, l’application subit plusieurs bugs. Si leur nombre régresse, la commercialisation demeure impossible à cause d’une fiabilité non optimale. Or, un service bancaire comme celui d’Orange Bank ne peut se permettre le moindre dysfonctionnement sous peine de faire fuir les consommateurs et d’anéantir ses chances de succès dans l’avenir. Pour rappel, Orange Bank aspire à séduire 2 millions de clients sur une décennie. L’opération de lancement coûte 100 millions d’euros à Orange, pour un chiffre d’affaires escompté fin 2018 de 400 millions d’euros. Toutefois, cette activité de services financiers demeure marginale, quand on sait qu’Orange a enregistré 19 milliards d’euros de recettes en France, en 2016.
Une chose est sûre, Orange Bank sortira en 2017 ! Mais la concurrence, à qui on serine depuis des mois qu’Orange Bank pourrait bouleverser la donne, ne voit pas ce report et ces atermoiements d’un mauvais œil.