Les banques en ligne d'outre-manche débarqueront-elles dans l'hexagone ?

Les banques en ligne d'outre-manche débarqueront-elles dans l'hexagone ?

La ville de Londres concentre une importante activité financière d'où l'émergence de nombreuses Fintech du côté de La City. Qu'elles s'appellent Monzo, Tandem ou Revolut, les néo-banques britanniques franchiront-elles le Channel pour conquérir l'hexagone ?
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 16 Septembre 2017

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La licence bancaire qui ouvre l'accès au marché européen

Un récent rapport de l’agence de notations Standard & Poor’s le note : les banques challengers gagnent du terrain au Royaume-Uni. Outre les banques mobiles, les néobanques telles que Monzo, Starling Bank, Atom Bank ou Tandem Bank, se distinguent par des offres 100 % mobiles et une expérience client bonifiée. Et leur terrain de jeu ne se cantonne plus à leur territoire national.

Ainsi, Monzo a obtenu en avril dernier une licence bancaire complète qui lui permet de s’attaquer au reste de l’Europe, donc à la France, bien que le Brexit impose pour l’instant une pause dans cette ambition. Outre-manche, ce sont déjà 150 000 clients qui profitent des comptes bancaires avec IBAN, sans restriction de dépôts et avec découverts. Monzo associe notamment une application à la pointe de la technologie avec une carte internationale à autorisation systématique. Lancée en 2015, la Fintech a déjà réussi une levée de fonds de 38 millions d’euros.

Pour la Fintech Tandem, c’est le retour en grâce puisque la néobanque vient de racheter Harrods Bank. Conséquence : elle récupère sa licence bancaire qui lui avait été retirée au début de l’année 2017 suite au retrait de l'actionnaire chinois Sampower. Tandem Bank va ainsi pouvoir lancer son offre de compte courant en suspens, élargissant les services proposés par son application de gestion personnalisée.

Atom Bank comme Ryanair, Revolut comme Amazon...et le Brexit ?

D’autres acteurs s’illustrent comme Atom Bank qui délivre des comptes à terme rémunérés (1,75 % sur un an, 2,40 % sur cinq ans). Détentrice d’une licence bancaire, elle garantit les dépôts des clients à hauteur de 85 000 £ par le Financial Services Compensation Scheme, équivalent du FGDR français. Son objectif est de devenir le « Ryan Air de la finance ».

Avec 110 millions £ de fonds levés, Starling Bank, qui séduit 2 000 nouveaux clients par semaine, compte bien s’étendre en Europe, tout comme Revolut, véritable Amazon des Fintech. Ce candidat s’érige en plateforme bancaire à l’instar de la Fintech allemande N26. Revolut compte 800 000 utilisateurs, enregistre plus de 4 milliards de transactions, et se distingue d’autres concurrents (Ipagoo, Globcoin, Paytop, Ditto) par ses nombreuses fonctionnalités agrégeant au passage les services d’autres Fintech comme la britannique Lending Works (crédits à la consommation).

Cependant, l'enjeu des néobanques britanniques réside dans le fameux passeport européen qui leur ouvre le marché communautaire. Or, le Brexit et le flou de ses conséquences sont des freins. Déjà, les investisseurs internationaux privilégient les Fintech d'Europe continentale. En réponse à cette problématique, les sociétés du Royaume-Uni comme TransferWise, Funding Circle, Onfido, Monzo, FreeAgent, MarketInvoice et Starling Bank, se sont regroupées avec les grandes banques Barclays, HSBC, RBS et Santander pour fonder Fintech Delivery Panel afin de défendre leurs intérêts.



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