Livret A : recul important du nombre d'épargnants en 2016

Livret A : recul important du nombre d'épargnants en 2016

Le nombre de détenteurs du livret d'épargne le plus populaire de France a fortement chuté en 2016. Une baisse qui s'explique par la première année d'application de la loi dite « Eckert » permettant de fermer les comptes bancaires en déshérence.
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 12 Octobre 2017

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Le Livret A va-t-il continuer à être le livret d’épargne préféré des Français ?

D’après le dernier rapport annuel de l’Observatoire de l’épargne réglementée (OER) publié par la Banque de France, le nombre d’épargnants détenant un Livret A est en recul de près de 9,5%. Alors que 61,1 millions de personnes physiques en possédaient un en 2015, elles sont désormais 55,8 millions en 2016.

Des chiffres qui sont à nuancer si l’on regarde les banques distribuant ce livret d’épargne réglementée. En prenant en compte uniquement les chiffres du réseau historique qui avait le monopole de la distribution du Livret A jusqu’en 2009 (la Banque postale et les Caisses d’épargne), le nombre de livrets détenus s’élève à 37,1 millions, soit un recul de 5,6 millions. A l’inverse, en analysant les chiffres des nouveaux réseaux qui ont l’autorisation d’ouvrir un Livret A depuis 2009, 18,7 millions de ces supports d’épargne étaient détenus en 2016, en hausse de 0,3 million.

Livret A : Fermeture automatique

Pour comprendre ce phénomène, l’OER pointe l’effet de la loi Eckert, du nom de l’ancien secrétaire d’Etat chargé du Budget Christian Eckert. Le texte, entrée en vigueur au 1er janvier 2016, prévoit notamment qu’après un délai de dix ans sans opération ou sans contact avec sa banque, le livret soit clôturé et les sommes versées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Pour le moment, seuls les Livrets A distribués par le réseau historique peuvent être concernés par cette mesure. Selon l’OER, la loi Eckert expliquerait 90% de la diminution constatée.

Comment interpréter les 10 % restants ? L’une des réponses peut venir de la mise en place, depuis le 1er janvier 2013, de la procédure de lutte contre la multi-détention depuis le 1er janvier 2013. Un épargnant n’est en effet théoriquement autorisé à ouvrir qu’un seul Livret A.

Un début de désamour vis à vis du Livret A ?

Ces chiffres peuvent également illustrer un début de désaffection pour ce support d’épargne réglementée, à cause de la faiblesse des taux d’intérêt. Même si le Livret A offre une garantie sur le capital, certaines personnes pourraient être tentées de s’orienter vers des placements plus risqués avec des rendements plus intéressants.

Une tendance qui pourrait se confirmer dans les prochaines années, d’autant que le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, le 13 septembre dernier dans une interview sur France 2, qu’il envisagerait de « maintenir le taux du placement préféré des Français à 0,75 % pendant deux ans ». Une perspective qui risque de décourager de nouveaux épargnants.



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