Les Français ne savent plus où donner de … l'épargne

Les Français ne savent plus où donner de … l'épargne

Entre la réforme de la fiscalité sur les placements d'assurance vie, la marche arrière de l'application de Flat Tax sur les PEA, PEE et Perco et l'aversion des Français vis-à-vis de l'investissement sur des supports risqués, quelles sont les perspectives ? Réponses.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 25 Octobre 2017

Les Français ne savent plus où donner de … l

Epargne : la prudence française toujours profondément enracinée

D’après une étude Odoxa/Les Echos/Linxea, les sondés répondent économiser tous les mois 14 % de leurs revenus, sachant que près d’un quart économisent régulièrement 20 % de leurs revenus. Ce comportement reste stable mais toujours aussi « exceptionnel » par rapport aux autres pays européens. Cette prudence atteint son summum par le fait que 6 Français sur 10 mettraient de côté, partiellement ou totalement, tout gain de revenus d’au moins 10 %. Ce qui amène à cette situation, c'est avant tout l’angoisse d’une dégradation de leur avenir économique personnel (52 %) ou celle du pays (35 %), la préparation à la retraite s’intercalant entre les deux (47 %). L’étude montre même une aversion des Français pour les produits à risque, en grande partie causée par un manque d’éducation financière.

L’assurance-vie en euro : le placement n°1

L’état cherche à flécher l’épargne vers l’investissement dans l’économie, avec comme visée la croissance et la baisse du chômage. Selon l’Insee, l’épargne a bien reculé dernièrement mais ce reflux est dû à une progression des revenus moins forte que la consommation. Ces rentrées d’argent pâtissent d’une contraction de 6,5 % entre 2015 et 2016 des revenus issus des placements en assurance-vie. La Banque de France indique que les livrets d’épargne et les comptes courants restent les solutions privilégiées au premier semestre 2017, malgré une collecte de 8 milliards d’euros pour l’assurance-vie en unités de compte. A la fin de l’année 2016, l’épargne des Français était placée en assurance-vie en euros (41 %), livrets d’épargne, liquidités (15 %), comptes à terme/PEL/PEP (12 %), assurance-vie en unités de compte (8 %), OPC non monétaires (7 %), actions cotées (6 %) et obligations (2 %).

Placements : des mesures gouvernementales qui tâtonnent

Malgré les incantations du gouvernement à pousser les Français à investir dans l’économie, certains paradoxes demeurent comme l’alourdissement de l’imposition des revenus et des plus-values sur certains produits financiers. Bercy a d’ailleurs rétropédalé alors que le gouvernement envisageait de mettre fin au mécanisme des taux historiques de la CSG sur le PEA et l’épargne salariale. Il souhaitait appliquer un unique taux de CSG, celui en vigueur, qui aurait provoqué un retrait conséquent des produits d’épargne de long terme avant la fin de l’année. Or, ces placements sont composés d’actions. Ce mouvement aurait induit l’effet inverse recherché : encourager le financement de l’économie.

Responsabiliser les acteurs et les ménages

Le couloir d’actions semble étroit même si certains avancent des solutions à l’instar de la députée LREM Amélie de Montchalin qui veut « refondre la tuyauterie de l'épargne en France, entraîner un mouvement général vers le financement des PME » en invitant voire en exigeant aux « banquiers, assureurs, gestionnaires de patrimoine et autres organismes de conseils en placement (…) à créer des produits financiers en faveur des PME ». Dubitatif sur les incitations fiscales et leur objectif, Ludovic Subran, directeur de la recherche macroéconomique chez Allianz et Euler Hermes veut plutôt responsabiliser les ménages autour d’un « grand empruntpour financer la transformation digitale, des projets écologiques ou des infrastructures ». Une chose est sûre : changer les habitudes des Français en matière d'épargne demandera un investissement de long terme.



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