Jamais les métiers de la banque n'ont été aussi bousculés

Jamais les métiers de la banque n'ont été aussi bousculés

Avec 20 % des emplois menacés de disparition dans les prochaines années, les banques sont obligées de miser sur la formation pour accompagner ce vent de changement. Paradoxalement, beaucoup de recrutements à des fonctions spécialisées et variées sont à prévoir.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 04 Février 2019

Jamais les métiers de la banque n

Un métier de la banque sur cinq va disparaître d’ici 2025

La transformation numérique du secteur bancaire est désormais enclenchée depuis quelques années. Toutefois, sa rapidité et son ampleur créent de l'incertitude, alors même qu’une accélération est attendue. L’étude du cabinet de conseil HTS Consulting et l’Observatoire des métiers de la banque, qui est parue en décembre dernier, chiffre à 20 % la proportion de métiers amenés à disparaître à l’horizon 2025, tandis que la moitié va devoir profondément changer.

Béatrice Layan, responsable de l'Observatoire des Métiers de la Banque à la Fédération Bancaire Française (FBF) résume : « Les transformations en cours dans l'industrie bancaire sont rapides et profondes et elles vont encore s'accélérer. Notre environnement digital, les évolutions technologiques, les nouvelles attentes de nos clients nous obligent à aller vite ».

Baisse de 15 % des effectifs entre 2012 et 2017

Les tâches strictement administratives et répétitives sont petit à petit automatisées via des assistants virtuels. Les métiers de la banque les plus menacés sont donc ceux dévolus au traitement des opérations courantes et de collecte d’informations basiques (relevé d’incidents de non-conformité, passage d’ordre boursier, etc.) et à la gestion purement administrative (filtrage des appels téléphoniques, archivages, etc.). Les processus se dématérialisent et les multiples traitements sont pris en charge par les machines et leurs puissants algorithmes.

L’essor des canaux d’échange numériques modifie aussi l’approche des fonctions supports et commerciales. Mais ce constat n’est pas nouveau tant l’érosion constante des effectifs est tangible. De 2012 à 2017, l’étude chiffre à 15 % le recul des effectifs dans les banques traditionnelles françaises sur les métiers de gestionnaires administratifs, de chargés d’accueil et de gestionnaires de back-office.

Les métiers de la banque sont morts, vivent les métiers de la banque !

Va-t-on vers une baisse massive des effectifs ? Pas forcément puisque le principe de destruction créatrice semble s’appliquer aux métiers de la banque. Entre les départs à la retraite et l’évolution des besoins, le secteur a recruté 40.000 personnes en 2017 ce qui n’empêche pas toutefois une baisse des effectifs de 4 % depuis 2010. Catherine Jovenel, directrice de l’alternance au CFPB-Ecole Supérieure de la Banque, indique que « les besoins sont de plus en plus tournés vers la data et l’intelligence artificielle ».

La numérisation oblige les établissements à enrôler des experts au niveau de webmarketing, de la gestion des communautés sur les réseaux sociaux et des spécialistes de l’expérience utilisateur. Le renforcement du cadre réglementaire les incite aussi à étoffer leurs équipes juridiques (chargés des fonctions en lien avec la réglementation et la conformité, analystes dédiés à la lutte contre la fraude, etc.). Le secteur bancaire recrute même des profils plus administratifs.

Le challenge à relever : la formation

La formation est donc stratégique afin que la gestion administrative soit complétée par des compétences de veille et de conseils, ou encore pour que le chargé d’accueil devienne l’animateur d’une relation client omnicanale. Les banquiers devront apporter une plus-value à leurs conseils, passant par une aptitude à mobiliser l’information et à la communiquer au bon moment et au bon endroit.

Cette agilité s’acquiert par la formation du personnel qui doit se servir des nouveaux outils pour bonifier la relation client. Autre sillon à creuser : le recrutement. Les banques bousculent d’ailleurs leur processus par des entretiens sans CV ou bien des Afterwork, dépoussiérant ainsi une image désuète de l'entretien d'embauche. Les candidats peuvent aussi être encouragés par le fait que deux recrutements sur trois se font en contrat à durée indéterminée contre 20 % au niveau national.



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