Emploi : quels sont les profils recherchés par les banques ?

Emploi : quels sont les profils recherchés par les banques ?

Si la baisse des effectifs dans le secteur bancaire se poursuit (1 % par an depuis 2011), les banques continuent d'embaucher : 42 300 personnes en 2018 selon la Fédération bancaire française. Autre constat : la bataille pour recruter les meilleurs talents fait rage.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 28 Juin 2019

42300 aumbauches et 45400 fins de contrats dans le secteur bancaire en 2018

Le secteur bancaire n’est plus créateur net d’emploi

La Fédération bancaire française (FBF) analyse chaque année l’évolution de l’emploi dans son secteur. L'année 2018 a été marquée par 42 300 embauches, confortant une trajectoire ascendante depuis 2014. En stock, les effectifs représentent 362 800 collaborateurs, soit 1,9 % de l’emploi du secteur privé dans l’hexagone. Ce chiffre s’inscrit cette fois dans une baisse tendancielle au rythme de 1 % annuel (381 000 collaborateurs en 2015).

En flux, les 42 300 embauches sont donc à mettre en perspective des 45 400 départs (CDI et CDD, hors alternants). Le secteur bancaire n’est donc plus créateur net d’emplois. Dans le détail, l’Association française des banques (AFB) enregistre 19 800 embauches en 2018, contre 22 500 du côté des banques mutualistes. Toutefois, les postes à pourvoir changent au gré des évolutions technologiques, juridiques et numériques.

Domaines de recrutement : force de vente et informatique en tête  

Les CDI ont concerné l’an dernier les chargés de clientèle (32 %), l’informatique (16,5 %), le contrôle et risque (9,8 %), les chargés d’accueil (6,1 %) et les conseillers en patrimoine (5 %). Marie-Anne Barbat-Layani, directrice de la FBF, explique que « le niveau de formation des profils recrutés continue de s'élever. C'est l'une des évolutions les plus importantes du secteur ces dernières années : 63 % des embauches se font désormais à BAC + 4 ou plus contre seulement 52 % il y a quatre ans ».

Responsable de l’Observatoire des Métiers à la FBF, Béatrice Layan précise que « les besoins sont très nombreux dans les métiers de l'informatique, des risques, de la conformité, dans les forces de vente ou encore les métiers de la finance verte ».

Les jeunes talents très courtisés

La recherche des meilleurs profils fait désormais l’objet d’une véritable bataille entre les banques qui aspirent au recrutement des meilleurs conseillers en gestion de patrimoine ou des meilleurs conseillers aux entreprises. En 2018, près de 3 % des salariés en CDI ont remis leur démission. Les démissions représentaient 27,7 % des départs de CDI en 2015, contre 36 % en 2017.

Marie-Anne Barbat-Layani indique que « les banques se battent pour recruter les meilleurs profils et dans ce contexte, les jeunes n'hésitent pas à aller à la concurrence quand leur promotion se fait trop attendre ». Pour recruter les talents, les banques innovent. La Société Générale a par exemple proposé à ses collaborateurs, ou futurs salariés, de suivre une formation à l’université de Cergy Pontoise, entièrement financée, afin de valider un Master 2 en trois ans.

Une politique de formation pour une montée en compétences

La montée en qualification des salariés est stratégique, à l’heure où l’effet démographique d’une génération baby-boom qui part à la retraite joue à plein (10 000 départs naturels en 2018). C’est en partie ces départs massifs qui stimulent le recrutement dans le secteur bancaire. Toutefois, cet amortisseur doit disparaître d’ici deux à trois ans. La formation constitue la solution.

L’enveloppe budgétaire consacrée à la formation par les banques correspond à 4,4 % de la masse salariale, contre 2,7 % en moyenne dans les autres secteurs d’activité. L’idée est de former les chargés d’accueil et les conseillers de base pour qu’ils puissent monter en compétences et vendre des services à valeur ajoutée. La question de la rentabilité est au centre des préoccupations des banques dans un contexte délicat entre taux bas, hausse de la concurrence, réduction des coûts de fonctionnement et renforcement continu du cadre réglementaire.



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