Stagnation des principaux frais bancaires en 2019

Stagnation des principaux frais bancaires en 2019

L'étude 2020 de l'Observatoire des tarifs bancaires (OTB), sur les évolutions des lignes tarifaires de l'extrait standard, est parue ce 26 février. Alors que les banques ont respecté leur engagement sur le gel des tarifs, l'UFC-Que Choisir stigmatise le manque de clarté des brochures.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 05 Mars 2020

Stagnation des principaux frais bancaires en 2019

Pas d’augmentation des tarifs bancaires en 2019

L’OTB analyse l’extrait standard des lignes tarifaires de 109 établissements : 101 banques traditionnelles et 8 banques en ligne. Ils représentent 98% des parts de marchés de comptes courants des particuliers. Dans cette dernière catégorie, l’étude intègre d’ailleurs deux nouvelles banques mobiles : Hello bank! et Ma French Bank. L'auteur, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), s’intéresse au nouveau Document d’information tarifaire (DIT) mis en place au 1e aout dernier. La conclusion est limpide : « aucune augmentation tarifaire n’a été constatée entre le 31 décembre 2018 et le 31 décembre 2019, conséquence de l’engagement pris le 11 décembre 2018 par les banques françaises de geler leurs tarifs aux particuliers en 2019 ». Un gel temporaire ou pérenne ?

Virements SEPA et carte à autorisation systématique de solde à la baisse

Au 1e janvier 2020, le CCSF ne relève pas de hausse des frais bancaires, mais identifie plutôt des baisses comme les frais de mise en place d’un mandat de prélèvement SEPA en recul de 6,79%. Les clients profitent aussi d’une réduction du coût des cartes de débit à autorisation systématique de 0,85%. Il faut dire que les banques en ligne ont beaucoup œuvré dans ce domaine, avec leur gratuité (Boursorama Welcome, ING Essentielle, Hello One d’Hello Bank!, Fosfo de Fortuneo, etc.). Coté hausse, la palme revient au virement occasionnel en agence (+4,15%). Une nouvelle illustration des banques incitant leurs clients à privilégier les canaux dématérialisés de leur espace client et des applications mobiles pour procéder aux opérations classiques.

Frais de tenue de compte : une économie de 15 euros par an avec les banques en ligne

Dans le détail, les frais de tenue de compte sont restés stables. 84 établissements n’ont pas révisé cette ligne tarifaire, bien que 23 l’aient augmentée. L’étude montre que « 13 établissements dont 6 banques en ligne affichent une gratuité totale (…) le niveau moyen des frais de tenue de compte ressort à 20,49 € par an, en hausse de 0,63 € (3,17%) par rapport au 31 décembre 2019 ». C’est surtout du côté des banques en ligne que les frais de tenue de compte sont quasiment nuls (sauf Monabanq et Ma French Bank qui sont à 24 euros par an). Il faut compter 6 euros par an en moyenne contre 21,64 euros chez les banques traditionnelles. Les banques en ligne sont également moins chères grâce à la gratuité, par exemple, des commissions d’intervention (7,47 euros en moyenne sur l'ensemble du panel) ou de l’assurance moyen de paiement (24,68 euros).

Le problème de la lisibilité des brochures

Le DIT, obligatoirement remis aux clients depuis le 1e aout 2019, devait rendre les grilles tarifaires plus claires et transparentes pour tous. C’est un échec pour l’association de consommateurs UFC-Que Choisir : « Les banques ont trahi leurs engagements pris depuis 2010 de rendre leurs brochures tarifaires lisibles et compréhensibles sous prétexte de l'arrivée d'un nouveau document d'information tarifaire (DIT), imposé par la Commission européenne ». Certaines banques comme BNP Paribas, Société Générale, HSBC et le groupe Crédit du Nord ont même profité de l’arrivée du DIT, « bavard, abscons, fastidieux à lire pour le client », pour supprimer l’extrait standard des tarifs (EST). Une chose préjudiciable pour le consommateur que l’association veut résoudre par la loi.

Plafonnement des frais d’incidents bancaires : des manquements

L’UFC- Que Choisir milite pour que les brochures bancaires présentent des prix « en base annuelle et non plus trimestrielle ou mensuelle selon le bon vouloir de chaque banque, rendant difficile voire impossible toute comparaison tarifaire ». La confiance à l’endroit des banques est par ailleurs entaillée par l’annonce du ministre de l’Economie du 21 février dernier. Suite à une série de contrôles, il dénonce « des manquements » vis-à-vis de l’engagement des banques à ne pas appliquer de frais d’incidents bancaires supérieurs à 25 euros par mois et à 200 euros par an pour les clients fragiles. Bruno Lemaire menace même de révéler publiquement le nom des « établissements qui ne se mettraient pas en conformité ». L’idée initiale, qui a émergé lors de la crise des Gilets Jaunes, était de protéger les usagers bancaires en situation de fragilité financière. Ils étaient 3,3 millions en 2018.



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