Paypal, concurrent direct des vraies banques ?

Paypal, concurrent direct des vraies banques ?

L'opérateur de paiement en ligne est en passe de réussir un tour de force : rivaliser et dépasser les moyens de règlement par carte bancaire pour les achats sur internet. Mais pas seulement. E-commerce m-commerce, s-commerce, la success story ne fait que commencer.
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 31 Juillet 2012

Pour régler ses achats en ligne, le consommateur a le choix des moyens de paiement : virement, carte bancaire ou PayPal ? Le « petit banquier » intermédiaire, pourtant véritable établissement de crédit en ligne basé au Luxembourg, s'est taillé les coudées franches dans le monde déjà mature du e-commerce. Dans ses fichiers, plus de 100 millions de comptes, souscrit par des consommateurs de 190 pays, neuf millions de commerçants en ligne adhérents… et une facilité d'usage, une gratuité pour le souscripteur non marchand qui attirent comme un aimant des millions de clients. La croissance a trois chiffres de PayPal est bien là pour le prouver : le succès de PayPal s'est traduit en par une progression de CA de 167 %. Une envolée spectaculaire pour une prestation à trois clics : devenir client et utilisateur de PayPal, et régler tous ses achats en oubliant définitivement sa carte bleue, c'est simplement fournir un code bancaire, un mail, un mot de passe de sa banque en ligne. Et le tour est joué : tout paiement sur le net, transfert ou réception d'argent peut s'opérer sur simple rappel de code secret. En toutes devises ― moyennant tout de même une petite commission. En Italie, 45 % des emplettes en ligne sont ainsi réglées… un mode d'achat qui devance toutes les autres formes de règlement.

Une longueur d'avance ?

Mais si aujourd'hui le e-commerce est irrésistiblement gagné par la fièvre PayPal, c'est sur le terrain du m-commerce, essentiellement le commerce mobile par transaction via smartphone, que se bâtira l'avenir des banques de détail. Et c'est sur ce terrain-là, précisément, qu'avance à grands pas le géant luxembourgeois. Une concurrence et surtout un train d'avance que risquent de prendre de plein fouet les banques « traditionnelles », qui ont peut-être vu arriver trop tard le nouveau tournant du commerce dématérialisé… Le rapport Pauget-Constant sur l'avenir des moyens de paiement, commandé en 2011 par le ministère de l'Economie et publié ce printemps, met le doigt là où ça fait mal : les banques, en France, prennent du retard sur les moyens de paiement en ligne, leur usage simple, universel et surtout sûr, et n'ont pas pris la mesure du développement du commerce mobile. Le rapport préconise la mise en place rapide d'un système interbancaire de paiement et la généralisation du dispositif de transaction sécurisé 3D Secure. En France, le paiement par carte bancaire est utilisé par huit clients sur dix, mais l'exemple des nouveaux usages en cours dans les autres pays d'Europe, où PayPal est bien plus largement utilisé, devrait faire réfléchir les banques hexagonales. Certes, le paiement sans contact est promis à un développement rapide, Visa et Mastercard sortent en toute hâte leur équivalent de PayPal (V.me, PayPass), avant de généraliser leur propre version de paiement par mobile… tandis que PayPal devrait réaliser cette année pas moins de 7 milliards de dollars de paiements via mobile, déjà. Et avance sur une autre voie prometteuse, celle du social commerce : aider l'internaute à choper le meilleur plan selon son profil, tel sera le nouvel objectif. Un horizon à atteindre dépeint sans détour par Olivier Binet, business manager chez PayPal France, qui a récemment annoncé que son enseigne serait forcément là où les internautes achètent et échangent de l'argent, notamment sur Twitter et Facebook…
 La simplicité, la sécurité et la personnalisation de l'achat, un modèle économique fondé sur les commissions payées par les commerçants et non sur la ponction du consommateur, PayPal peur se vanter d'être une drôle de banque enviée.



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