La carte bancaire du supermarché

La carte bancaire du supermarché

Puisqu'elles proposaient déjà les très classiques cartes de fidélité et des formules de crédit pour faciliter l'achat, les enseignes de la grande distribution n'ont eu plus qu'un pas à franchir pour délivrer des cartes de paiement. L'hyper devient-il une banque comme les autres ?
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 21 Aout 2012

Rien de plus banal pour une enseigne de la grande distribution que de mettre en avant un crédit renouvelable, un paiement différé ou échelonné sans frais, des achats fidélité qui rapportent promos et bons plans. Et de plus en plus fréquemment, sont proposés une assurance habitation ou auto, une mutuelle ou un prêt perso. De là à rendre possible la mise à disposition d'une vraie carte bancaire Visa ou MasterCard, il n'y avait qu'un pas, franchi dorénavant par les hypermarchés. La carte co-brandée, fruit du partenariat entre la grande enseigne et un organisme de crédit, cumule les services rendus par une carte bancaire classique et les avantages d'une carte privative de fidélité. L'émulation de la concurrence a poussé la grande distribution, à la lisière du commerce et du service bancaire, sur le marché de la finance aux particuliers en quelques années seulement. Auchan, Géant, Carrefour, Leclerc, pour ne citer que ceux-là, avancent à grands pas sur les plates-bandes de la banque de réseau et de la banque en ligne. Ces entreprises, conscientes d'être choisies aujourd'hui comme « seconde banque », ambitionnent toutefois d'endosser le rôle complet de l'établissement bancaire de référence, en dissociant complètement la carte bancaire de la carte privative, et en distribuant un large panel des produits bancaires et financiers, livrets d'épargne réglementée et prêts immobiliers compris.

Devenir une banque à part entière

Leurs principaux arguments sont le low-cost des services (la carte peut être « gratuite » mais de toute façon moins chère qu'à la « vraie » banque), l'appât de la bonne affaire, mais aussi la défidélisation et la mobilité qui frappent aujourd'hui le secteur bancaire. On n'hésite plus à changer de banque si on trouve moins cher ailleurs, alors pourquoi pas l'hypermarché d'à côté ? De plus en plus digne de confiance, la grande enseigne peut se permettre d'afficher haut et fort l'argument de la compétitivité tarifaire vis-à-vis des banques, qu'elle doit ne serait-ce qu'à l'absence d'agences bancaires propres et de distributeurs de billets. Ce marché de la banque « pure », la grande distribution a d'autres bonnes raisons de s'y intéresser. Le crédit à la consommation, désormais encadré par les textes législatifs protecteurs pour le consommateur (obtenir des avantages client ne doit plus être systématiquement associé au paiement par la carte de crédit du magasin) ou la crise économique, qui resserre les cordons de la bourse et fait grimper les taux, poussent les grands noms du commerce à élargir leur champ de compétences financières. La banque Casino, par exemple, a été l'une des premières grandes enseignes à clairement détacher la carte bancaire de paiement et de retrait de sa fonction crédit à la consommation. Cartes bancaires, crédits, assurances, mutuelle, on pressent que le groupe Casino, qui revendique son côté « 100 % banque » ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Son partenaire, le Crédit Mutuel, se fait discret sur une interface web complètement dissociée de la vitrine commerciale. Modèle à suivre, pour le secteur de la grande distribution aujourd'hui moins alerte ?



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