La technologie blockchain, une révolution pour le secteur bancaire et financier

La technologie blockchain, une révolution pour le secteur bancaire et financier

Les « chaînes de blocs » ont donné le Bitcoin. Mais elles rattrapent rapidement le monde financier et bancaire.
Banques en ligne

Rédigé par Elsa Rédacréa

le 17 Mai 2016

Blockchain : une nouvelle technologie révolutionnaire

Le mot se rattache intrinsèquement au Bitcoin, puisqu’il décrit l’architecture même de la crypto-monnaie. La blockchain, ou chaîne de blocs, est une technologie digitale reposant sur un réseau de stockage d’informations transparent et sécurisé, dépourvu d’organe de contrôle central pour la faire fonctionner. L’analogie avec un grand livre d’état comptable ouvert à tous est souvent apportée, le réseau de ses données étant quasiment infalsifiable et les transactions ne pouvant être réalisées que parce que toute information les permettant est parfaitement traçable.
Les blockchains forment une base de données contenant l’historique complet de tous les échanges opérés, et chaque utilisateur a un pouvoir de vérification sur la chaîne dans son ensemble. Les transactions réalisées entre les usagers sont rassemblées en bloc : qu’il soit public ou privé, ouvert ou fermé, dans tous les cas, aucune nouvelle information intervenant dans la chaîne du bloc ne peut être effacée.

Cette technologie a donc le premier mérite d’assurer la traçabilité parfaite des actions réalisées, par un système d’horodatage qui la « grave » une fois pour toutes et la rend visible par tous. Au-delà des monnaies virtuelles, à qui elle garantit leur relative fiabilité - et leur pérennité - la blockchain se révèle un outil potentiellement extrêmement efficient pour les marchés financiers. Les dizaines de millions d’échanges quotidiens réalisés dans le secteur sont une cible de choix pour la technologie des chaînes de blocs, en permettant une sécurisation renforcée des transactions, un énorme regain d’efficacité et un allégement certain des infrastructures.

Un intérêt croissant

Depuis quelques mois, l’économie financière « réelle » s’intéresse de près aux blockchains, tel le Nasdaq, qui a entrepris un test grandeur nature avec un espace de trading lié aux actions de sociétés privées. Reste un chaînon manquant, justement : un cadre légal définissant les règles d’introduction et d’utilisation des blockchains. La mise en place d’un écosystème reposant sur la technologie des chaînes de blocs devra en outre remettre en cause les modèles existants et prendre en compte des paramètres garantissant une part de confidentialité et d’évolutivité, qui reste pour le moment un frein au développement rapide des blockchains dans le monde des institutions et des entreprises financières et bancaires.

Reste que la technologie met aujourd’hui en émoi ces acteurs, qui voient en elle le moyen, à terme, de réaliser des économies par l’élimination d’un certain nombre de fonctions intermédiaires utiles aujourd’hui à toute transaction. Pour sécuriser et authentifier les transactions, la chaîne de blocs sait se passer de plusieurs étapes qui sont aujourd’hui autant de vecteurs d’une possible falsification ou déviation des données. Le « grand livre de comptes à ciel ouvert », qui permet à l’information d’être tracée et inviolable, se passe aussi des compétences humaines. Les transactions « irrévocables, » cryptées par des algorithmes, sont-elles l’avenir du monde de la finance ? Les institutions ne font en tout cas pas l’impasse sur la technologie.

En début d’année, l’ONU a publié une étude sur les possibilités offertes par les blockchains dans le domaine du financement social et solidaire. Le ministère français de l’Economie définit les minibons dédiés au crowdlending en basant leur fonctionnement sur la blockchain. L’ère des chaînes de blocs s 'ouvre tout juste.



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