Statuts précaires : un accès au crédit immobilier difficile
Les chiffres ne laissent pas de place au doute : alors que 9 emplois sur 10 créés en France actuellement sont des CDD, 92 % des prêts accordés vont au CDI. Il devient alors logique, comme le souligne Fabrice Abraham, directeur du réseau Guy Hocquet, de constater que « les jeunes entrent dans l’emploi vers 23 ans mais ces jeunes actifs ne deviennent propriétaires qu’à 33 ans en moyenne. ».
Ainsi, les personnes en CDD, pour convaincre les établissements prêteurs de leur octroyer un crédit immobilier, doivent généralement disposer de revenus importants, de plusieurs garanties solides, tout en mobilisant un apport conséquent. La contradiction, entre la situation du marché de l’emploi dans l’hexagone et les exigences des banques, devient problématique, d’autant que les faibles taux d’intérêt sont favorables aux primo-accédants, et premiers concernés par la précarité.
Le Crédit Foncier ou la Banque Postale se penchent sur la situation
Le développement des auto-entrepreneurs, l’ubérisation de l’économie, la multiplication de l’intérim et des CDD, invitent les banques à réfléchir à des solutions nouvelles pour accompagner le financement des projets immobiliers de cette clientèle. Pour autant, le CDI avec ancienneté reste le Graal, alors que les années d’activité d’un freelance, malgré un chiffre d’affaires parfois élevé, ne sont pas prises en compte lors de l’étude des dossiers.
Le Crédit Foncier ou la Banque Postale sont notamment en première ligne pour aider les ménages modestes. Ils tentent d’élaborer des réponses alternatives, afin que ceux-ci puissent accéder au système de prêts immobiliers. Pour Frédérique Maufay-Coutarel, responsable crédit immobilier et consommation à la Banque Postale, « cela pourrait passer par du financement participatif, le soutien d’amis ». Mais, la « réflexion est (toujours) en cours »…