Le Brexit fait fuir les FinTechs
Place majeure du système économique mondial, Londres a longtemps été privilégiée par les startups comme lieu d’implantation. Il faut dire que la capitale britannique cajole les nouveaux acteurs de la technologie financière, qui bénéficient d’un cocon jusqu’alors idéal pour croître (proximité des grandes banques, politique favorable, fiscalité,...). En 2015, les entreprises du secteur de la FinTech y siégeant ont généré 8,5 milliards d’euros.
Mais le résultat du référendum de juin dernier, plébiscitant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, brouille l’avenir à court terme des FinTech, et menace directement la prospérité londonienne dans le domaine. En effet, le Brexit signifie la fin du passeport européen pour les FinTech basées sur l’autre rive du Channel. En perdant leur droit d’utilisation de leur licence bancaire dans l’Union européenne, les FinTechs voient des obstacles réglementaires se dresser devant elles.
Les capitales européennes tentent de profiter de l’aubaine
De Paris à Dublin, du Luxembourg à la Suisse, de Berlin à Francfort, les places concurrentes de Londres mènent une campagne féroce pour récupérer les sociétés innovantes, spécialisées dans les paiements, les transferts d’argent, et la gestion de compte bancaire. Si la capitale française mise sur la présence de ressources humaines, la profondeur de marché, et la localisation de grands acteurs, la fiscalité lui fait défaut, ce qui pourrait bénéficier à Berlin ou à Francfort.
Francfort souffre d’un cadre de vie moins attractif que ses concurrents, mais peut se targuer d’accueillir le siège de la Banque centrale européenne, et d’être la place financière allemande. La ville profite d’une densité de banques sans équivalent, et du dynamisme de sa recherche universitaire. Pour attirer les jeunes pousses, Francfort inaugurera d’ailleurs en novembre prochain un centre FinTech flambant neuf, incluant espaces de bureau en commun et plateformes en réseau.
Selon le cabinet EY, malgré une hausse annuelle de 22 % des implantations FinTechs, Francfort est devancée par Berlin (60 contre 70). La capitale fédérale allemande a été plus rapide à instaurer un écosystème favorable au développement d’un vivier d’experts dans le high-tech. Plus grand hub européen de startups, Berlin peut compter sur la présence de patrons médiatisés, la facilité d'accès au capital, un coût de vie plutôt faible, et un dynamisme culturel créatif.
Si les capitales européennes rivalisent d’arguments pour attirer les entreprises de la technologie financière, gageons que Londres n’a pas pour autant dit son dernier mot.