Assurance vie : le point sur l'épargne préférée des Français

Assurance vie : le point sur l'épargne préférée des Français

L'assurance-vie soulève des questions tant pour les épargnants que pour les institutions. Le point sur cette épargne toujours convoitée par les Français.
Banques en ligne

Rédigé par Nathalie Jouet

le 08 Novembre 2016

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S’il y a encore quelques mois, l’assurance-vie était considérée comme le placement préféré des Français, cette affirmation est aujourd’hui remise en cause. Après 32 mois de collecte positive, cette dernière a été nulle au mois de septembre.

Le mois de septembre a affiché la moins bonne performance de l’assurance-vie depuis janvier 2015. Pour rappel, la précédente collecte négative remonte au mois de décembre 2013. La collecte liée à l’assurance-vie est en constante chute depuis le début de l’année dans un contexte de taux faibles.
Optant majoritairement pour les fonds en euros de l’assurance-vie, les épargnants ont vu les réformes se succéder. Ces dernières devraient en tout cas entraîner une baisse de la rémunération des fonds en euros pour 2016. Parallèlement, l’investissement en unités de compte ne rencontre qu’un succès mitigé. Cette tendance lourde s’est davantage amplifiée avec les polémiques liées à la loi Sapin.

L’assurance vie : avantageuse pour les seniors

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’assurance-vie peut encore présenter un intérêt pour les seniors âgés d’au moins 70 ans, en cas de succession. En effet, le régime fiscal de ce placement varie en fonction de différents critères : la date de signature du contrat, la date de versement des primes, l’âge du souscripteur au moment où il effectue des versements sur son contrat, et la date de décès. La fiscalité de l’assurance-vie n’est pas la même si les versements ont été faits avant ou après l'âge de 70 ans. C’est pour cette raison que certains gestionnaires de patrimoine proposent l’ouverture d’un nouveau contrat évitant ainsi tous risques de confusion concernant l’imposition des sommes versées par l’épargnant.

L’assurance-vie représente près de 1 600 millions d’euros d’en-cours. C’est un placement apprécié par les Français, notamment pour deux raisons : sa sûreté, mais surtout ses exonérations fiscales importantes permettant d’échapper à la taxation des revenus de l’épargne et de la succession. Cependant, la loi Sapin pourrait changer la vision qu’ont les Français envers ce type de placement.

Vers une réforme des fonds en euros de l’assurance-vie ?

Le Sénat se penche une nouvelle fois sur le blocage temporaire des fonds placés sur les assurances-vie. Le texte prévoit différentes mesures qui ont pour but de renforcer la solidité des assureurs. En effet, il indique qu’en cas de grave menace sur le système financier, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) peut stopper momentanément les retraits sur les contrats d’assurance-vie. L’objectif de cette mesure incluse dans l’art. 21bis est d’éviter une crise de liquidité des assureurs qui devraient alors faire face à des demandes de remboursement massives de la part des assurés. Toutefois, cette situation a de grandes chances de survenir suite à une augmentation brutale des taux.

Côté assureurs, on aperçoit également des changements. Effectivement, la loi Sapin 2 ne permettra plus aux assureurs de piocher dans leur réserve de sécurité pour augmenter la performance des fonds en euros de leurs contrats d’assurance-vie. Cela aura donc pour conséquence de limiter grandement leur rémunération. Ces mesures devraient permettre de préserver un secteur fragilisé par des taux exceptionnellement bas liés à la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne.

Des contestations liées aux nouvelles mesures de l’assurance-vie

Nombreux ont été les opposants aux nouvelles mesures prises dans le cadre du projet de loi Sapin 2. L’association d’épargnants demande à ce que les retraits soient réalisables jusqu’à 23 000 € par an. Elle considère, comme de nombreuses personnes, que ce blocage du retrait des fonds liés à l’assurance-vie constitue une atteinte à la vie privée. L’association réclame donc le retrait de la disposition donnant la possibilité de moduler des rendements mais également un assouplissement concernant le gel des achats.

Le projet de loi Sapin 2 doit être examiné prochainement par le Sénat en deuxième lecture. Les épargnants craignent à son issue, des contrats encore moins rémunérateurs associés à des règles plus contraignantes. Pour sauver l’avenir de l’assurance-vie, il serait nécessaire de parvenir à un équilibre entre les engagements que les assureurs sont prêts à prendre et la volonté des épargnants qui doivent également prendre en compte la baisse de l’inflation.
Finalement, le scénario le moins catastrophique correspondrait à un maintien des taux bas pendant une certaine période suivie d’une remontée graduelle des taux. Certains remettent en cause le modèle même des fonds en euros et affirment qu’une alternative est difficilement envisageable puisque les fonds en euros représentent aujourd’hui un stock d’épargne de plus de 1 350 milliards d’euros. Les semaines qui suivent devraient déjà nous en dire plus sur l’avenir de l’assurance-vie.



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