Bitcoin, l'envolée...puis le dévissage

Bitcoin, l'envolée...puis le dévissage

Après avoir flirté avec son record historique au cours du mois de décembre, le Bitcoin a lourdement chuté dès le début de l'année 2017. Explications.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 16 Janvier 2017

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16 milliards de dollars de Bitcoins seraient en circulation dans le monde.


Bitcoin et la « bulle » chinoise

En 2016, le bitcoin aura été la devise la plus performante des crypto-monnaies, mais aussi par rapport au dollar ou à l’euro (+ 140 %). Selon Bloomberg, 16 milliards de dollars de Bitcoins étaient en circulation dans le monde en décembre, mois où la monnaie virtuelle a atteint des sommets : 1 100 $ au Bitcoin Price Index (son record historique est de 1 165,89 $ en novembre 2013). Mais, dès le début de l’année, la devise est retombée dans ses tracas, avec une première chute de 24 % du cours le 5 janvier (887,5 $), puis une deuxième de 10 %, le 11 janvier (815 $ sur la plateforme européenne Bitstamp).

Cette nouvelle baisse fait suite à la décision de la banque centrale chinoise de lancer une série de contrôles sur les échanges de Bitcoins à Shanghai et à Pékin. L’état chinois doit faire face à la mauvaise santé du yuan et la fuite des capitaux sur les devises étrangères. Or, la Chine est le pays où le Bitcoin est le plus prisé : les plateformes BTC China, Huobi et Okcoin réalisent 98,4 % des échanges mondiaux de bitcoins, selon bitcoinity.org.

Le Bitcoin et ses fragilités

Le cours de la monnaie virtuelle a toujours été tourmenté depuis sa création en 2009, bien qu’il soit déconnecté des interférences extérieures (appréciation du dollar, hausse possible des taux, incertitudes politiques, etc.). En janvier 2015, la faillite de la plateforme japonaise MtGox fait tomber le Bitcoin à 217 $. En août 2016, des actions de piratage informatique font chuter la monnaie virtuelle de 20 %. Pourtant, sa résilience en 2016 aux effets conjugués du Brexit, de l’élection de Trump aux États-Unis, de la crise financière au Venezuela ou encore de la démonétisation des billets de banque en Inde, attire les spéculateurs.

Le Bitcoin reste néanmoins 7 fois plus volatil que les devises émergentes pour ARK Invesment Management, et légèrement plus que le pétrole. Il souffre d’un marché trop limité (16 milliards de dollars), même s’il bénéficie de la rareté de l’offre, les unités de la crypto-monnaie étant bornées à 21 millions. Non piloté par une banque centrale ou un gouvernement, le Bitcoin séduit aussi par l’anonymat des paiements. Cet atout pour les usagers est une fragilité pour les gouvernements, qui suspectent cette monnaie virtuelle de faciliter l’évasion fiscale et d’être l’instrument des trafiquants.

En 2017, le Bitcoin pourrait profiter de l’augmentation des paiements numériques, et surtout de l’autorisation de la part du régulateur des marchés financiers aux États-Unis au lancement du fonds côté (ETF). Si la réponse est positive (11 mars 2017), la spéculation devrait bondir, dopant un peu plus sa volatilité…et repoussant son adoption en tant que monnaie.



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