Bien que les performances 2016 soient en recul, la rémunération de l’assurance-vie s’avère toujours plus rentable qu’un placement de l’épargne sur un livret A (0,75 %) ou sur un PEL (1 %). Cette formule demeure donc privilégiée par les épargnants, d’autant que le capital en fonds euros est garanti et que l’effet cliquet assure l’acquisition définitive du rendement annuel.
Assurance-vie : le bilan de l’année 2016 en chiffres
La Fédération des assurances déclare, d’après les chiffres rapportés par Le Parisien – Aujourd’hui en France, que 17 millions de Français disposent au minimum d’un contrat assurance-vie. Le montant des dépôts en 2016 s’élève à 134,7 milliards d’euros, contre 135,5 milliards d’euros, l’année précédente. Le président de la Fédération française de l’assurance, Bernard Spitz, indique que lorsqu’ils « placent de l’argent sur leur assurance vie, les épargnants pensent d’abord à la préparation de leur retraite », d’où l’intérêt de placements sécurisés. La collecte nette de l’assurance vie en 2016 atteint 16,8 milliards d’euros, sachant que les retraits ont connu une hausse de 7 milliards d’euros par rapport à 2015.
Pourquoi les rendements 2016 baissent ?
Les assureurs ont suivi les directives préconisées par le gouverneur de la Banque de France qui insistaient sur « la modération dans la fixation des taux de rendement ». Afin de ne pas mettre en péril leur modèle économique, les instances ont souhaité que les compagnies n’offrent pas de rendement trop élevé par rapport à la situation liée à la baisse des taux obligataires et son impact. Plus concrètement, la baisse des taux d’intérêt concerne surtout les nouvelles souscriptions. Si les anciennes souscriptions conservent de meilleurs rendements, le renouvellement des portefeuilles marqué par l’encaissement des nouvelles primes et des sorties tend à freiner la rentabilité des fonds euros à taux garanti. La politique des taux bas et les fluctuations de la bourse réduisent sensiblement les marges de manœuvre des assureurs.
Les disparités selon les assureurs
Les offres standards des grands réseaux bancaires et d’assurance sont celles qui affichent des scores en deçà des 2 %, contrairement aux contrats d’assurance vie en ligne qui restent plus attractifs (Fortuneo, Boursorama Banque) et d’autres acteurs associatifs moins connus comme la MIF ou la Macsf (autour de 2,5 %). Les plus rentables sont les contrats associatifs (Gaipra : 2,9 %, Asac-Fapès : 2,8 %, Le Conservateur : 2,75 %). En alimentant plus franchement ses réserves pour l’avenir, l’AFER décroche un taux de 2,65 %. D’autres options s’avèrent plus fructueuses encore, comme les contrats patrimoniaux investis dans l’immobilier et ceux plus exposés en euroactifs qui s’approchent de la barre des 3 % et plus. Parmi les baisses notables, citons la Macif qui passe de 2,40 % à 1,80 % et la Sogécap (Société Générale) qui affiche une moyenne de 1,73 % (2,06 % en 2015).
Des contrats d’assurance vie en ligne toujours attractifs
Malgré un recul annuel moyen d’un demi-point, les contrats d’assurance vie en ligne continuent d’afficher des rendements 2016 performants. C’est le cas de l’assureur Suravenir, filiale du Crédit Mutuel Arkéa, qui gère les contrats Fortuneo Vie Suravenir Rendement (2,30 %) et Suravenir Opportunités (3,10 %). Ce dernier se positionne parmi les plus performants en 2016, devançant même le fonds immobilier du concurrent Spirica (3,04 %). Il bénéficie d’ailleurs de sa forte composante immobilière mais demeure conditionné au fait d’investir au moins 30 % en unités de compte, option plus risquée. Dans un communiqué, le directeur Fortuneo France, Grégory Guermonprez souligne que la « performance du contrat Fortuneo Vie s’inscrit dans la durée depuis plus de 15 ans en proposant, cette année encore, le fonds en euros dynamique sans frais d’entrée le plus compétitif du marché. ».
Autre banque en ligne, Boursorama n’hésite pas à parler de surperformance pour ses deux fonds euros Euro Exclusif (2,65 %) et Eurossima (2,25 %). Notons que les deux contrats sont accessibles sans condition d’investissement sur des supports en unités de compte. Marie Cheval, directrice générale de Boursorama, insiste sur le fait que dans un contexte de taux bas historique et soutenu, « Euro Exclusif (…) réalise, pour la cinquième année consécutive, une performance supérieure à celle du marché avec un taux de rendement net de 2,65 %. ».
Si l’assurance vie est un produit d’épargne rentable, la remontée des taux et l’inflation risquent de faire bouger les lignes en 2017. Le conseil est toujours le même comme le rappelle Philippe-Michel Labrosse, directeur du pôle Finance Epargne à la Macif, « s’il veut éviter la perte de son pouvoir d’achat, l’épargnant doit diversifier ses placements, c’est la fin du modèle de l’assurance vie 100 % euros ».