Morning, clap de fin pour le fondateur
La volonté de son fondateur Eric Charpentier n’aura pas suffi à sauver la néo-banque Morning des turbulences dans lesquelles elle était engoncée depuis l’automne dernier. En décalage avec la stratégie de son principal actionnaire, la Maif, la fintech toulousaine a vu ses sources de financement se tarir et ses projets de développement s’obscurcir. En décembre, l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution avait même suspendu son activité à cause d’un manque de trésorerie et d’une absence de cantonnement.La banque Edel, nouvel actionnaire principal
La réunion de conciliation de fin d’année entre les actionnaires n’a fait que prolonger le malaise d’un mois. Entre le PDG fondateur qui insistait pour creuser le sillon d’une néo-banque pour les particuliers, impliquant une levée de fond de 10 millions d’euros, et la Maif, soucieuse d’axer la stratégie de la fintech sur les services en B to B, la confiance était définitivement rompue. Finalement, le 1er février, c’est la banque Edel, filiale d’E. Leclerc implantée à Labège vers Toulouse, qui est devenue l’actionnaire principal au coté de la Maif. Les autres candidats non retenus sont la fintech Treezor, spécialisée dans la monnaie électronique, et la société Mutualize (France Soir et Cards Off).
La stratégie future pour Morning
Comme le souhaitait la Maif, l’activité de la start-up va se recentrer sur les services aux entreprises. Nicolas Siegler, directeur général adjoint de la Maif, indique que « la nouvelle équipe mettra en œuvre une nouvelle stratégie en B to B pour chercher un niveau de rentabilité. Le besoin de capitalisation sera affiné d'ici à la fin mars et on verra alors qui réinvestira. ». Morning devrait servir de marque blanche pour l’enseigne de grande distribution E. Leclerc dans la distribution par exemple de cartes de paiement et de services monétiques complétant l’offre d’Edel.
L’ancien PDG a d’ores et déjà quitté la société et devra céder ses parts (28 %) progressivement, alors qu’une partie des 48 employés ne sera pas conservée, un actionnaire précisant qu’Edel gardera « les techniciens et se séparera du marketing et de la communication puisque la marque grand public sera arrêtée. » Reste à savoir l’avenir réservé au siège de la start-up, un bâtiment inauguré en juin 2016 en grande pompe et qui aura coûté 1,2 million d’euros…