Faut-il vraiment avoir peur du Crowdlending ?

Faut-il vraiment avoir peur du Crowdlending ?

Dans une étude publiée à la fin du mois de février, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir fustige les plateformes de financement participatif, accusées de surévaluer les rendements et d'atténuer les risques.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 10 Mars 2017

Fautil vraiment avoir peur du Crowdlending

UFC-Que Choisir attaque les acteurs du crowdlending

Si Alain Bazot, président de l’association de consommateurs, précise d’emblée qu’il ne s’agit pas « d’une condamnation du mode financement », l’attaque sur un système « vérolé » est tout de même cinglante. UFC-Que Choisir assène ses propos suite à une étude empirique basée sur l’investissement d’un particulier à hauteur de 1 000 euros sur 789 projets entre le 1er décembre 2013 et le 1er décembre 2016.

Pour l’association, le constat est sans appel : le financement participatif ou crowdlending « offre une rentabilité proche, voire inférieure à celle du Livret A, sans offrir son caractère entièrement sécurisé et liquide ». Pire, le taux de défaut au bout de trois ans serait « 5 à 10 fois supérieur » à celui annoncé par les plateformes. Quant aux rendements, ils s’établissent entre « 1,6 % et 0,33 % » après avoir intégré les défauts et le poids des charges fiscales, score éloigné des 7 % promis par les plateformes..

Le crowdlending : une bulle inquiétante ?

L’association de consommateurs appelle les instances publiques à recadrer et à assainir le secteur et interpelle le gendarme financier, l’ACPR, à « s’assurer du respect par les plateformes de leurs obligations légales d’information » et de « sanctionner les manquements persistants ». UFC-Que Choisir cible particulièrement les clauses abusives inscrites dans les conditions générales d’utilisation des services, ainsi que les exonérations de responsabilité financière.

Rappelons que le secteur du crowdlending est actuellement notoirement marqué par le scandale Lending Club. La plateforme américaine, dont le PDG a été démis de ses fonctions suite à des soupçons de malversation en mai dernier, a subi une perte nette de 32 millions de dollars en 2016. Les acteurs du financement participatif se défendent en prétendant comme le fait Eiffel Investment Group que « comme tout secteur en croissance forte, il y a des accidents » mais que « nous avons gagné de l’argent en 2016 » et que le « marché va se consolider ».

Olivier Goy, président de Lendix, avance un « taux de défaut de 0,11 % » et un « rendement net de défaut de 6,3 % » avant impôts. Comme pour répondre aux attaques de l’UFC-Que Choisir, le président fondateur de Lendix a d’ailleurs déclaré au moment de recevoir ses deux prix lors des récents Trophées du crowdlending que le financement participatif est « au début de l’évangélisation et [que] l’énergie de tous est nécessaire ».



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